En hausse de 4,37% à 12,17 euros, Maurel & Prom signe la troisième plus forte progression du marché parisien après la publication de bonnes nouvelles en termes de production. La "junior" pétrolière, dont la production au Gabon a été en moyenne de 10 720 barils par jour depuis le début 2010, a indiqué que la connexion de nouveaux puits au champ d'Onal devrait permettre une hausse significative de sa production à partir de mai 2010 à 16 000 b/j à 100%, soit avec un mois d'avance sur son objectif initial.
Pour Aurel, la véritable bonne nouvelle ne réside pas tant dans la montée de la production du champ plus rapide que prévu, mais plutôt dans la manière avec laquelle le groupe a atteint ces 16 000 b/j.
En effet, selon le récent discours de la société, la montée en puissance vers les 16 000 b/j devait se faire en grande partie grâce à l'injection d'eau dans les champs et non par de nouvelles découvertes. Ainsi, cela renforce le sentiment que le groupe va atteindre son objectif de production et pourrait signifier qu'il le dépasse de manière significative à terme grâce au processus d'injection d'eau, non encore mis en place.
De son côté, CM-CIC a estimé que cette hausse de la production au Gabon, décalée par rapport aux prévisions initiales du groupe, devrait se traduire par une augmentation significative du cash flow généré par la société.
Enfin, Oddo s'attend à ce que la société fournisse un nouveau profil de production pour l'exercice 2010 lors de la présentation des résultats, le 8 avril 2010. Le broker estime que la production pourrait dépasser les 20 000 b/j au second semestre.
Les trois brokers ont confirmé leur recommandation Achat avec un objectif de cours de 16 euros pour Aurel, 17 euros pour CM-CIC et 14 euros pour Oddo.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe dispose d'un portefeuille minier équilibré tant en termes géographiques, d'exploration-production, d'onshore/offshore que de rapport entre les réserves 2P (réserves prouvées et possibles) et 3P (réserves prouvées, possibles et probables).
- Dans un contexte de prix du baril élevé, la montée en puissance des activités et la diversification des actifs, assurent à la société une croissance forte et rapide avec un important effet de levier.
- La production de ses gisements gabonais devrait monter en puissance. Le potentiel de la zone d'Onal au Gabon, qui représente la quasi-totalité des actifs tangibles de Maurel & Prom, a été confirmé au premier trimestre 2010.
- La récente acquisition au Nigeria (45% d'une société dénommée Seplat, qui a elle-même acquis 45% de trois champs pétrolifères) devrait être créatrice de valeur dans la stratégie de Maurel & Prom.
- Le titre présente un intérêt spéculatif.
Les points faibles de la valeur
- Maurel & Prom est une valeur cyclique très fortement dépendante des cours du pétrole ainsi que des résultats de ses explorations.
- La recherche de pétrole est un métier très aléatoire. En conséquence, investir dans une société exploratrice nécessite d'être prêt à affronter des déconvenues éventuelles, comme récemment pour le puit M'Bafou au Congo, et une forte volatilité sur le cours.
- Les résultats de puits d'exploration en Tanzanie et en Colombie sont toujours attendus.
- L'exploitation de gisements pétroliers au Nigeria présente des risques géopolitiques.
Comment suivre la valeur
- Contrairement aux "majors", les "juniors" ne sont pas intégrées : elles ne font que de l'exploration / production, sans raffinage ni pétrochimie, ce qui confère à leur titre une plus grande sensibilité au prix du baril. Leurs découvertes ou leurs acquisitions, rapportées à leur taille, ont également plus d'impact sur leur valeur.
- Sur Maurel & Prom, les actionnaires doivent faire un double pari : miser sur la capacité du groupe à soigner ses finances et parier sur son savoir-faire pour trouver du pétrole.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'AIE (Agence internationale de l'énergie) a revu à la hausse ses prévisions de demande de pétrole pour cette année. Elle prévoit désormais un recul de 1,7% sur un an, à 84,8 millions de barils par jour (mbj). Jusqu'à présent elle tablait plutôt sur une diminution de 1,9%. Les estimations de l'AIE ont également été revues à la hausse pour 2010 : la demande devrait progresser de 1,6% sur un an, pour s'établir à 86,2 mbj. Les producteurs de pétrole s'inquiètent des conséquences sur leurs économies que pourrait avoir un accord sur le climat à Copenhague, en réduisant significativement la demande de pétrole. Ces inquiétudes ont été corroborées par les données de l'AIE, qui estime que le manque à gagner pour les producteurs lié à l'adoption de politiques davantage tournées vers l'ENVIRONNEMENT pourrait s'élever environ à 4.000 milliards de dollars d'ici 2030. Sans changement des politiques énergétiques, les revenus de l'opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s'élèveraient à 28.000 milliards de dollars entre 2008 et 2030.