Havas gagne 3,04% à 3,523 euros après avoir annoncé qu'il proposait le doublement de son dividende à 8 cents par action et le lancement d'un programme de rachat d'actions portant sur 40 millions d'actions. Ce qui représente environ 9,3% du capital. Le groupe de communication a également dévoilé un résultat opérationnel courant 2009 meilleur que prévu. Le titre est également soutenu le relèvement de la recommandation de Citigroup qui a abandonné sa recommandation Vendre pour passer à Conserver, selon une source de marché.
L'année dernière, Havas a publié un résultat net de 92 millions d'euros, en baisse de 11,5%, tandis que son résultat opérationnel courant a atteint 180 millions d'euros, en recul de 4,3%. La marge opérationnelle courante est ainsi ressortie à 12,5% du revenu contre 12% en 2008. Elle a été soutenue par la maîtrise "rigoureuse" des coûts et par la capacité du groupe "à adapter rapidement ses charges d'exploitation courantes aux contraintes d'un ENVIRONNEMENT très fluctuant".
Déjà publié, le revenu s'est élevé à 1,441 milliard d'euros et la croissance organique à -7,9%. Le groupe de communication a cependant enregistré une amélioration de son activité au quatrième trimestre, la croissance organique étant ressortie à -4,4%.
Havas n'a pas communiqué d'objectifs pour 2010, mais le groupe a indiqué que le revenu était stable et que les résultats s'étaient améliorés sur les deux premiers mois de l'année.
Pour Citigroup, les annonces sur le dividende et les rachats d'action suggèrent qu'une importante acquisition est peu vraisemblable à court terme. Un avis partagé par Exane qui s'attend à cela rassure les investisseurs qui craignaient une opération sur le spécialiste britannique de l'achat d'espaces publicitaires Aegis.
Ces analyses ont été étayées par les déclarations de Vincent Bolloré, président d'Havas et principal actionnaire des deux groupes. Il a indiqué qu'un rapprochement entre les deux sociétés n'était plus une nécessité.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Havas est l'un des leaders mondiaux du conseil en communication. Basé à Paris, Havas est organisé depuis janvier 2009 en deux business unit : Havas Worldwide, réseau de communication intégrée dans l'ensemble des disciplines, et Havas Media, réseau d'expertise médias.
Le groupe offre une gamme complète de services de conseil en communication, comprenant : la publicité traditionnelle, le marketing direct, le média planning et l'achat médias, la communication d'entreprise, la promotion des ventes, la conception, les ressources humaines, le marketing sportif, la communication interactive multimédia et les relations publiques. Le revenu du groupe se répartit entre l'Europe qui totalise 59% du revenu, l'Amérique du Nord, 30%, et le reste du monde, 11%.
Les points forts de la valeur
- Le groupe bénéficie de positions importantes en Europe.
- Le titre revêt un aspect spéculatif. Vincent Bolloré détient 32,9% du capital d'Havas. En outre, il contrôle près de 30% des droits de vote du groupe britannique Aegis, le premier réseau européen d'achats d'espaces, alors qu'Havas est considéré comme sous dimensionné dans ce domaine.
- Havas est un des leaders mondiaux dans les services marketing.
Les points faibles de la valeur
- Le portefeuille d'Havas manque de grands clients internationaux, ce qui rend le groupe plus dépendant des marchés locaux, les premiers touchés en cas de crise.
- L'exposition d'Havas aux marchés émergents est inférieure à celle de ses concurrents, comme Publicis ou WPP.
- Le groupe manque de taille critique avec un seul réseau de communication intégrée de taille mondiale (Havas Worldwide) quand ses concurrents en possèdent plusieurs.
Comment suivre la valeur
- Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, qui est étroitement liée à la conjoncture économique.
- A noter que le poste Revenu est plus significatif que le poste chiffre d'affaires dans le secteur de la publicité. Il faut également surveiller le "new business net" qui correspond au budget publicitaire annuel estimé des gains de budgets (ce qui inclut à la fois les nouveaux clients, les clients conservés après remise en compétition du budget, et les nouveaux produits ou marques gagnés auprès des clients actuels) moins le budget publicitaire annuel estimé des pertes de budgets.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Publicité
L'agence ZenithOptimedia a dégradé ses prévisions pour cette année : elle estime désormais que les dépenses publicitaires mondiales devraient chuter de 10,2%, alors qu'elle prévoyait auparavant un recul de 8,5%. La reprise du marché sera faible l'année prochaine (avec une croissance de 0,9%). Elle ne devrait se consolider qu'en 2011, avec une croissance de 3,9%. L'agence prévoit qu'à l'exception du développement des contenus audiovisuels sur Internet, le modèle d'investissements dans les médias ne devrait pas vraiment évoluer. C'est plutôt la répartition géographique de l'activité qui va sensiblement changer. En effet, dès 2010, le marché publicitaire asiatique pèsera plus lourd que le marché ouest-européen avec un taux de croissance de 8,4% en Asie Pacifique (hors Japon), contre un recul de 2,6% en Amérique du Nord et de 0,5% en Europe de l'Ouest. Ce poids croissant des pays émergents favorisera le développement des dépenses tournées vers la télévision. Avec une part de marché qui s'accroît depuis 2008, ZenithOptimedia considère que ce média captera 40% des investissements mondiaux dès 2011.