Rallye a publié un résultat net part du groupe de 101 millions d'euros sur son exercice 2009 ; un chiffre qui se compare à une perte de 87 millions en 2008. Le résultat net des activités poursuivies est ressorti positif de 79 millions d'euros contre une perte de 83 millions l'année précédente. En revanche, le résultat opérationnel courant s'est replié de 3% à 1,227 milliard d'euros. La holding de contrôle de GO Sport et de Casino a par ailleurs vu son Ebitda reculer de 2,2% à 1,889 milliard d'euros.
La dette financière du groupe a par ailleurs été réduite à 2,606 milliards d'euros contre 2,688 millions à la fin de l'année 2008. «Les résultats de l'année ont démontré la résistance du modèle économique de Casino dans une conjoncture défavorable», estime le groupe dans un communiqué.
Côté perspectives, le groupe vise un renforcement de ses parts de marché en France et une croissance élevée et rentable à l'international. Il attend en outre une amélioration de l'efficacité opérationnelle par la poursuite de la réduction des coûts et des stocks, et par une politique sélective d'investissements.
Rallye a par ailleurs confirmé "son engagement de poursuivre l'amélioration de sa structure financière et de réduire sensiblement sa dette financière nette d'ici fin 2012".
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Rallye est le propriétaire de Casino, qui représente plus de 95% de son chiffre d'affaires et constitue l'activité la plus génératrice de cash-flow.
- Les analystes apprécient le modèle de développement du groupe, fondé sur le discount (réseau Franprix/Leader Price) et les magasins de proximité, qui dégagent des marges importantes.
- Casino est bien exposé aux marchés émergents, dans lesquels il réalise 35% de ses ventes.
Les points faibles de la valeur
- La société est assimilée à une holding et se voit donc appliquée une décote en Bourse, en particulier vis-à-vis de Casino.
- Après un fort rebond en 2009, la valeur se traite sur ses niveaux de décote proches de sa moyenne historique. Les analystes jugent son potentiel limité à court terme.
Comment suivre la valeur
- Le titre est directement dépendant du cours de Casino, dont l'évolution est elle-même influencée par le niveau de consommation des ménages et les évolutions de la concurrence dans le secteur.
- Le processus de cession des investissements financiers sera le catalyseur du titre dans les prochains mois.
- A l'image de ses pairs, toutes les crises alimentaires, auxquelles le public est de plus en plus sensible, sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maîs transgénique).
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution généraliste
Le spécialiste de l'assurance-crédit Euler Hermes ainsi que l'agence de notation Standard & Poor's (S&P) prévoient tous deux que les difficultés vont s'intensifier l'année prochaine pour la grande distribution. Contrairement à d'autres secteurs tels que l'automobile ou le transport aérien, la grande distribution a été peu touchée jusqu'à présent par la crise économique. Déjà, selon l'Insee, avec une consommation alimentaire stable en volumes et des prix en retrait, la période de début juin à fin septembre a représenté le pire trimestre depuis le début de la crise financière. Selon les experts, la consommation sera impactée par la progression du taux de chômage en zone euro. Ces prévisions tombent mal à un moment où neuf distributeurs ont été assignés en justice par l'Etat pour des clauses abusives dans leurs contrats avec des fournisseurs. Cette accusation fait suite à l'application de la loi de modernisation de l'économie (LME), qui vise à faire disparaître progressivement le système de ristournes accordées par les fournisseurs aux distributeurs pour mettre en valeur leurs produits (« marges arrières »).