EDF Energies Nouvelles cède 2,96% à 36,10 euros, soit la plus mauvaise performance du SRD, pénalisé par l'annulation du contrat d'achat d'électricité de la future ferme éolienne de Lakefield aux Etats-Unis. Le client, Indiala Power and Light (IPL) n'a pas expliqué les raisons de cet abandon. Le projet qui avait reçu début janvier l'accord des autorités américaines était en plein développement, a indiqué le producteur d'électricité à partir d'énergies renouvelables et filiale à 50% d'EDF.
Toutefois, dans son communiqué, EDF EN a précisé que la construction du parc n'avait pas encore débuté. Le groupe étudie la meilleure façon de faire valoir ses droits ainsi que les possibilités de recommercialisation du projet.
EDF EN affirme que cette annulation ne remet pas en cause son objectif d'un ebitda 2010, compris entre 430 et 450 millions d'euros, ni son ambition de détenir un parc de 4200 MW en 2012.
Selon les calculs de Gilbert Dupont, le parc de Lakefield devrait générer un chiffre d'affaires d'environ
30 millions d'euros et un EBITDA de l'ordre de 24 millions d'euros par an à partir de 2011 seulement, ce qui explique, selon le broker, l'absence d'impact au niveau de l'EBITDA en 2010.
Le groupe a certainement des possibilités pour chercher de nouveaux acquéreurs pour l'électricité de ce par et pourrait toucher des indemnités pour l'annulation du contrat par IPL mais l'analyste pense que, prudemment, il convient d'envisager à court terme la possibilité de charges (provisions) sur l'exercice 2010 et l'absence de la contribution de Lakefield sur 2011.
En première approche, le broker a ainsi légèrement révisé à la baisse ses résultats 2010 et 2011.
Son objectif de cours est ramené à 42,4 euros (contre 43,3 euros) et il adopte une opinion Accumuler contre Acheter sur le titre qui avait déjà absorbé une large partie de la hausse depuis l'adoption de notre opinion Acheter début février.
L'action EDF Energies Nouvelles affiche une hausse de 0,19% depuis le début 2010 (faisant ressortir une capitalisation boursière de 2,8 milliards d'euros) mais un gain de 33% depuis 12 mois.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
MWh : Le MWh est l'unité d'énergie produite par une installation égale à la puissance de l'installation, exprimée en MW, multipliée par la durée de fonctionnement en heures
1 MW = 1000 kilowatts = 1 million de W
1 MWh = 1MW produit pendant 1 heure = 1Megawattheure
1GW = 1000 MW = 1 milliard de W
Les points forts de la valeur
- C'est la valeur emblématique du secteur de l'électricité éolienne. La filiale à 50% d'EDF est présente sur l'ensemble de la chaîne de valeur, du développement d'un projet à la construction du parc éolien en passant par l'exploitation et la maintenance.
- L'ENVIRONNEMENT macroéconomique ainsi que réglementaire est favorable à l'essor des énergies renouvelables. Elles constituent d'ailleurs l'un des moteurs des plans de relance actuels.
- Les tarifs de vente de l'électricité produite par ses centrales éoliennes sont, dans la plupart des pays où le groupe évolue, fixés pour plusieurs années, et de surcroît indexés sur l'inflation.
- Bien que l'éolien terrestre constitue l'axe prioritaire d'expansion, EDF EN cherche des relais de croissance (parc éolien offshore, production de biocarburants, développement dans le solaire photovoltaîque).
- L'adossement à EDF est un atout indéniable.
Les points faibles de la valeur
- Le durcissement des conditions d'accès au crédit a rendu plus difficile le financement des projets.
- Il existe un risque sur l'évolution du prix des turbines utilisées par EDF EN ainsi que sur l'approbation des plannings et des contrats par les différentes autorités.
- La valorisation actuelle du titre est dans l'ensemble jugée un peu élevée.
Comment suivre la valeur
- Investir aujourd'hui dans la filiale d'EDF consiste à parier sur la réussite de son plan ambitieux de développement à l'HORIZON 2012
- Le titre EDF EN a tendance à réagir positivement à l'annonce d'augmentation de la capacité de production du groupe alors que la demande en énergies renouvelables ne cesse de progresser.
- Comme les autres groupes énergétiques, EDF EN bénéficie des hauts niveaux atteints par les prix du pétrole, qui favorisent le développement d'énergies alternatives.
- Le secteur de l'énergie et des services aux collectivités est dans une phase de consolidation. EDF EN pourrait se lancer dans des acquisitions à l'étranger afin de renforcer sa présence en Europe et aux Etats-Unis.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Dans son étude annuelle « l'Observatoire européen des marchés de l'énergie », Capgemini souligne l'impact exceptionnel de la crise économique sur le secteur des utilities. La consommation mondiale d'électricité et de gaz devrait baisser respectivement de 3,5% et 3% cette année. Selon l'étude, les acquisitions successives ont fragilisé la situation financière des dix principaux acteurs du secteur, dont la dette cumulée a bondi de 113% depuis 2006 pour atteindre 213 milliards d'euros en 2008. Les réductions de coût et les cessions d'actifs ont donc succédé à la croissance externe pour restaurer la flexibilité des intervenants. Les investissements ont également été revus à la baisse, au détriment des énergies renouvelables. La politique menée par EDF illustre bien cette tendance : après avoir réalisé une grosse acquisition en 2008, en rachetant British Energy pour plus de 14 milliards d'euros, c'est désormais le désendettement qui prime. Le groupe français espère se désengager au premier trimestre 2010 de son réseau de distribution en Grande-Bretagne, et en retirer 4 milliards d'euros.