Ahold (+4,36 % à 9,588 euros) est fermement accroché à la première de l'indice AEX, indice de référence du marché néerlandais, grâce à une performance opérationnelle solide. Une bonne surprise étant donné les commentaires prudents du distributeur lors de la publication des ventes du quatrième trimestre, a expliqué Credit Suisse. Les investisseurs apprécient aussi l'annonce d'une hausse de 28% du dividende à 0,23 euro par action et d'un programme de rachat d'actions de 500 millions d'euros à réaliser dans les 12 mois.
Au quatrième trimestre, Ahold a généré un bénéfice net de 267 millions d'euros, en recul de 8,2% et un bénéfice opérationnel de 341 millions d'euros, en retrait de 7,6%. C'est cette ligne du compte du résultat qui intéresse particulièrement les analystes qui visaient en moyenne 339 millions d'euros, selon Reuters. Déjà annoncées, les ventes ont progressé de 3,4% à 6,8 milliards d'euros.
Les brokers attribuent cette bonne surprise à la filiale américaine du groupe, Stop & Shop/Giant-Landover, qui a réalisé un résultat opérationnel de 242 millions d'euros, à comparer avec un consensus de 213 millions d'euros.
Le distributeur néerlandais a expliqué le recul de ses résultats par la baisse des prix, le recul de l'activité et les promotions. Le groupe a estimé que le marché restait difficile et compte continuer à réduire ses coûts.
Ahold a réaffirmé ses objectifs à moyen terme d'une croissance des ventes de 5% et d'une marge opérationnelle de 5%.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution généraliste
Le spécialiste de l'assurance-crédit Euler Hermes ainsi que l'agence de notation Standard & Poor's (S&P) prévoient tous deux que les difficultés vont s'intensifier l'année prochaine pour la grande distribution. Contrairement à d'autres secteurs tels que l'automobile ou le transport aérien, la grande distribution a été peu touchée jusqu'à présent par la crise économique. Déjà, selon l'Insee, avec une consommation alimentaire stable en volumes et des prix en retrait, la période de début juin à fin septembre a représenté le pire trimestre depuis le début de la crise financière. Selon les experts, la consommation sera impactée par la progression du taux de chômage en zone euro. Ces prévisions tombent mal à un moment où neuf distributeurs ont été assignés en justice par l'Etat pour des clauses abusives dans leurs contrats avec des fournisseurs. Cette accusation fait suite à l'application de la loi de modernisation de l'économie (LME), qui vise à faire disparaître progressivement le système de ristournes accordées par les fournisseurs aux distributeurs pour mettre en valeur leurs produits (« marges arrières »).