Le fabricant de matériaux de construction publiera après-Bourse ses résultats annuels. Le consensus anticipe un chiffre d'affaires de 2,81 milliards d'euros, en repli de 18,9%, un profit opérationnel courant de 250 millions d'euros, en baisse de 39,7% et un bénéfice courant par action en recul de 51,5% à 2,06 euros. CA Cheuvreux a maintenu son opinion Sous-performance et son objectif de cours de 40 euros sur le titre. Les estimations du broker sont en ligne avec le consensus de marché. Il table sur une légère amélioration des résultats du quatrième trimestre.
Selon le bureau d'études, les indications sur la reprise des volumes, la tendance des prix et le potentiel d'acquisitions sont particulièrement attendues.
En novembre dernier, Imerys a réitéré l'objectif d'atteindre une marge opérationnelle proche de 10 % au début de l'année 2010, comme annoncé le 29 avril 2009.
Si certains marchés ont enregistré une légère amélioration au cours du troisième trimestre, les niveaux de demande demeurent actuellement très largement inférieurs à ceux de l'année 2008, avait déclaré le groupe à l'époque.
Devant la difficulté à interpréter les évolutions du troisième trimestre, Imerys avait dit rester concentré sur la génération de cash flow en maintenant une grande rigueur de gestion.
Le groupe a réalisé sur les neuf premiers mois de 2009 un résultat net part du groupe de 33,6 millions d'euros contre 195,7 millions d'euros au 30 septembre 2008. Le chiffre d'affaires neuf mois a reculé de 21,9% à 2,077 milliards d'euros. Imerys a poursuivi la réduction des coûts fixes avec une baisse de ces coûts de 133 millions d'euros depuis le début de 2009.
A la Bourse de Paris, l'action a clôturé vendredi en baisse de 1,97% à 37,74 euros, accentuant ainsi sa baisse à 10,17% depuis le 1er janvier après une hausse de 39,40% en 2009. A ce niveau de cours, sa capitalisation boursière s'établit à environ 2,84 milliards d'euros.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe dispose d'importantes réserves de minéraux rares et de très bonne qualité, comme des réserves de kaolin.
- Imerys bénéficie d'une très grande diversification de ses débouchés, aussi bien dans la grande consommation que les biens d'investissement, et d'une bonne répartition géographique. Imerys réalise 23% de son activité dans les pays émergents.
- Imerys a su installer d'importantes barrières à l'entrée de ses activités. Le groupe ne connaît pas de concurrence chinoise.
- La spécialisation d'Imerys dans des produits de plus en plus pointus lui permet de renforcer la valeur ajoutée apportée à ses clients et d'accroître ses positions de leader sur ses marchés.
- L'important effet de levier généré par la baisse des coûts fixes du groupe devrait jouer pleinement à partir de 2010.
- Le groupe bénéficie d'un actionnariat stable. Belgian Securities BV (groupe GBL) et Pargesa Netherlands BV sont les deux actionnaires de référence d'Imerys depuis plus de vingt ans avec 57,9% du capital.
Les points faibles de la valeur
- Imerys souffre d'un déficit de notoriété auprès de la communauté financière, d'autant que le titre peut pâtir d'un flottant et d'une liquidité limités.
- Le groupe est exposé à certains marchés à caractère cyclique, comme la sidérurgie ou la construction.
- Imerys est exposée au dollar et au risque de variation des prix des différentes sources d'énergie, du fret et des produits chimiques notamment.
Comment suivre la valeur
- Le titre est dépendant de l'évolution de la conjoncture économique. Il est notamment sensible au marché de la construction, domaine où le groupe réalise un tiers de son activité.
- Par ailleurs, la valeur est soumise à l'évolution du prix de l'énergie, et plus particulièrement à celui du gaz.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Les acteurs doivent s'adapter à deux défis : la crise et un meilleur respect de l'environnement. Pour affronter la crise, la plupart, à l'instar de Saint-Gobain, ont mis en place des plans de réduction des coûts. Quant au respect de l'environnement, selon les objectifs fixés par le Grenelle de l'environnement, la consommation énergétique moyenne du parc de bâtiments, estimée à 240 kWh/m2/an, doit être ramenée à 50 kWh/m2/an en 2050. Les acteurs du secteur de la construction comme de celui des matériaux de construction innovent pour satisfaire ces exigences. Ainsi Lafarge et Bouygues Construction ont coopéré pour créer une nouvelle gamme de bétons isolants prêts à l'emploi, Thermedia. Ce produit diviserait par trois la conductivité thermique par rapport à un béton standard et limiterait donc les déperditions thermiques des bâtiments. Il ne sera lancé qu'en septembre 2011. Lafarge et Bouygues avaient déjà mis au point dans le passé un béton léger, le Ductal. Les distributeurs de matériaux s'adaptent également, et commercialisent de nouveaux matériaux, en particulier les panneaux photovoltaîques.