Une "standing ovation" de plusieurs minutes. C’est ainsi que les journalistes réunis mercredi à San Francisco ont salué l’entrée en scène de Steve Jobs. Le charismatique patron d’Apple était venu leur présenter sa dernière trouvaille : l’iPad, une tablette mobile permettant de "surfer sur Internet, envoyer des e-mails, regarder des photos ou des vidéos, lire des livres électroniques".
Après les succès incontestables de l’iMac (1998), l’iPod (2001) et l’iPhone (2007), Steve Jobs entend ouvrir une nouvelle voie entre les ordinateurs portables et les smartphones. Un esprit de pionnier fidèle à l’une de ses citations favorites, celle du hockeyeur canadien Wayne Gretzky : "Je patine à l'endroit où le palet va être, et non là où il a été".
Changer le monde
Depuis le lancement de l’Apple I en 1976, les maîtres-mots de la firme à la pomme auront été l’innovation et la simplicité, le tout teinté d’une pointe de mégalomanie. En 1983, il débauche John Sculley, le P-DG de Pepsi-Cola, en lui lançant cette proposition : "Vous avez le choix : continuer à vendre de l'eau sucrée toute votre vie chez Pepsi… ou changer le monde avec Apple". Un temps mis sur la touche, Jobs se recyle et cofonde les studios d’animation Pixar. Une autre pépite revendue à Disney en 2006.
Affaibli ces dernières années par de graves problèmes de santé (une tumeure cancéreuse pancréatique), Steve Jobs n’aura cessé de marquer le groupe de son empreinte. Jobs n’a pas ménagé ses efforts mercredi pour promouvoir son iPad, "un produit vraiment magique et révolutionnaire". Avec un écran de la taille d’un grand bloc-notes, une épaisseur de 1,3 centimètre d’épaisseur, un poids de 700 grammes, une autonomie de 10 heures, une mémoire flash de 16 à 64 gigabits et un prix de base de 499 dollars (355 euros), l’iPad possède de solides arguments. Steve Jobs s’attend à ce que sa dernière trouvaille séduise sa cible prioritaire : les utilisateurs d’un iPhone, au nombre de 75 millions.