Entre vives inquiétudes et espoirs très mesurés, le cœur des marchés balance. Il y a quelques jours, les marchés ne cachaient pas leur scepticisme devant les mesures d’austérité drastiques présentées par le ministre des Finances grec.
Georges Papaconstantinou veut baisser le déficit public à 8,7% du PIB en 2010 (contre 12,7% en 2009), puis à 5,6% en 2011 et 2,8% en 2012. Un effort crucial doit également être porté sur la dette publique qui avoisine les 120%. Pour tenter d’y parvenir, une cure d’austérité est à l’ordre du jour : abolition des privilèges fiscaux, taxe sur les grandes fortunes, réduction des primes des fonctionnaires, voire des mesures sur la TVA.
Un volontarisme que les marchés ont eu du mal à prendre au sérieux. Le spread (écart de taux) de rendement entre le papier grec à 10 ans et le bund allemand de même échéance a atteint vendredi un record de 318 points de base. Cela signifie que la Grèce doit proposer un surplus de rémunération de 3,18 % comparé au papier allemand d’échéance 10 ans.
Une offre sursouscrite quatre fois
Mais en ce début de semaine, la note positive est venue des marchés obligataires eux-mêmes. La première émission à cinq ans de l’année a remporté un franc succès, la demande des seuls investisseurs européens représentant plus de quatre fois l'offre initiale. Le montant total du placement ne devrait pas dépasser les 5 milliards d’euros.
Aux plus pessimistes, George Papaconstantinou a voulu lancer un message clair. "Nous viendrons à bout de nos problèmes budgétaires. Nous n'avons demandé d'aide financière à personne et n'attendons pareillement aucune aide extérieure", a-t-il indiqué dans un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt. La Grèce a des besoins de financement estimés à 53 milliards d'euros environ en 2010.