En repli de 5,94% à 80,07 euros, BioMérieux a signé la plus mauvaise performance du srd vendredi, pénalisé par la publication d'un chiffre d'affaires annuel inférieur aux attentes. Le spécialiste du diagnostic in vitro a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 1,223 milliard d'euros, en hausse de 7,7%, à devises et périmètre constants, soutenu par la contribution des ventes de tests contre la grippe A et ses activités dans les pays émergents. Au quatrième trimestre, le chiffre d'affaires a progressé de 7,5% à devises et périmètre constants à 328 millions d'euros.
Le consensus tablait sur un chiffre d'affaires annuel de 1,235 milliard d'euros, soit 340 millions sur les trois derniers mois de 2009.
Evoquant un problème de valorisation, Cheuvreux a dégradé son opinion sur le titre de Surperformance à Sous-performance. De son côté, Gilbert Dupont est passé d'Accumuler à Alléger. "Les ratios boursiers nous paraissent désormais tendus à court terme", a déclaré le broker.
Pour 2010, le groupe se fixe pour objectif de réaliser une croissance de son chiffre d'affaires, à devises et périmètre constants, d'environ 7%.
Le directeur général Stéphane Bancel a confirmé que BioMérieux tablait jusqu'en 2012 sur une croissance annuelle moyenne de ses ventes comprise entre 7% et 9% à devises et périmètre constants.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- bioMérieux bénéficie d'un haut niveau d'expertise dans le diagnostic des maladies infectieuses. C'est le leader mondial de la microbiologie avec 35% des parts de marché.
- Le groupe bénéficie d'un modèle économique solide fondé sur l'importante proportion des ventes de réactifs (86% au 30 juin 2009) qui assurent des revenus récurrents.
- Lancée en 1991, la gamme d'immunoessais Vidas représente encore l'un des grands relais de croissance du groupe. Une nouvelle version de cet automate devrait être lancée en 2012.
- Avec l'acquisition en 2008 d'Aviara, bioMérieux s'est renforcé dans le théranostic (association entre le diagnostic et le médicament pour une meilleure efficacité des traitements) et dans la biologie moléculaire. Le théranostic est l'un des grands relais de croissance de la médecine de demain.
- Le groupe dispose d'une présence géographique mondiale. La France représente moins de 16% du chiffre d'affaires.
Les points faibles de la valeur
- L'ENVIRONNEMENT dans lequel le groupe évolue est très concurrentiel.
- Les marges du groupe sont impactées par la hausse du coût des matières premières et du transport, ainsi que par le renforcement des systèmes d'assurance qualité.
- Certains analystes jugent que le groupe n'est pas assez présent aux Etats-Unis (22% des ventes).
Comment suivre la valeur
- La volonté des gouvernements occidentaux de réaliser des économies dans les dépenses de santé est un catalyseur pour le marché du diagnostic.
- La reconnaissance acquise du théranostic par l'ensemble du corps médical devrait se traduire à terme par un fort développement de ce marché encore balbutiant.
- Le groupe souhaite mettre l'accent sur le développement en Chine et en Inde. La zone Asie-Pacifique représente déjà 12% des ventes.
- La solidité de sa situation financière pourrait permettre au groupe d'envisager de nouvelles opérations de croissance.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
L'institut IMS Health a revu à la hausse ses estimations pour le marché mondial du médicament cette année. Après avoir prévu une progression comprise entre 2,5% et 3,5% il anticipe désormais une croissance du secteur entre 5,5% et 6,5% en 2009. Cette révision des perspectives intervient alors que le marché américain devrait croître cette année d'environ 5% et de 4% l'an prochain. Il y a quelques mois, IMS Health estimait que les ventes sur ce marché devaient décliner de 1% à 2% en 2009. Ce sont des hausses de prix et une meilleure gestion des stocks qui ont permis d'inverser la tendance. Les géants du secteur poursuivent la rationalisation de leur recherche. Le leader mondial de la pharmacie, Pfizer, qui a acquis son compatriote Wyeth, a récemment annoncé que six sites sur onze vont être supprimés. Le budget de R&D du nouvel ensemble sera inférieur à la somme des dépenses investies dans les deux groupes réunis (11,5 milliards). Pour Sanofi-Aventis la réorganisation consiste également à s'ouvrir à l'extérieur à travers des partenariats avec des sociétés de biotechnologies.