JPMorgan enregistre l'une des plus fortes baisses du Dow Jones, avec un recul de 2,06% à 43,77 dollars. La deuxième banque américaine, qui a publié ses résultats avant l'ouverture des marchés, a déçu les investisseurs. Pourtant, le résultat net dévoilé par l'établissement s'est révélé non seulement largement supérieur à celui dégagé en 2008, mais également meilleur que prévu par les analystes. En revanche, le produit net bancaire est ressorti inférieur aux attentes, décevant le marché. Les investisseurs regrettent aussi les provisions pour pertes sur crédit plus élevées que prévu.
JPMorgan a publié un résultat net de 3,3 milliards de dollars au quatrième trimestre contre 702 millions l'année dernière sur la même période. Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice net est donc ressorti à 74 cents contre 6 cents l'an passé. Sur la totalité de l'exercice 2009, la banque américaine a dégagé un bénéfice net de 11,728 milliards de dollars, soit 2,26 dollars par action.
Le résultat a donc doublé par rapport à l'exercice 2008 : JPMorgan avait alors enregistré un chiffre de 5,6 milliards de dollars, soit 1,35 dollar par action.
Le produit net bancaire est également en forte hausse, à 25,2 milliards de dollars au quatrième trimestre ; c'est moins qu'attendu par les analystes, qui tablaient sur un chiffre de 26,8 milliards de dollars.
Autre point noir de cette publication : les provisions pour pertes sur crédit à la consommation, qui ont augmenté de 1,9 milliard de dollars ; un chiffre largement supérieur aux attentes des analystes.
En revanche, la division banque d'investissement de JPMorgan a publié des résultats solides, avec un bénéfice net de 6,9 milliards de dollars sur l'ensemble de l'exercice contre une perte de 1,8 milliard de pertes en 2008.
JPMorgan, qui est la première des plus grandes banques américaines à publier ses comptes avant Citigroup, Bank of America, Wells Fargo, Goldman Sachs ou encore Morgan Stanley, est perçue comme l'un des établissements les plus solides. Les bénéfices confortables dégagés par la banque pourraient alimenter les critiques envers l'industrie financière, qui a bénéficié d'un soutien massif du gouvernement américain au plus fort de la crise.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le Comité de Bâle, qui vise à réformer le secteur bancaire, désire renforcer la qualité et la transparence du capital de base Tier-1 (noyau dur du capital), pour permettre aux banques de mieux absorber d'éventuelles pertes. Si, sous Bâle 2, les banques pouvaient ne détenir que 2% de capital rapportés à leurs actifs pondérés, les régulateurs surveilleront à l'avenir davantage la qualité des fonds propres retenus dans le calcul du Tier-1. Un nouveau ratio, dit d'effet de levier, sera introduit pour éviter un trop fort endettement des banques. Avant même de connaître précisément le niveau des exigences imposées par les régulateurs, un certain nombre de banques françaises ont récemment consolidé leurs fonds propres, à l'image de BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE. Ailleurs, DnB NOR, BBVA, Intesa, Unicredit, ont également fait appel au marché. Ces décisions font suite à la mise en place du calendrier établi lors du G20 de Pittsburgh, qui prévoit de définir de nouvelles règles sur la qualité et le montant des fonds propres l'an prochain, pour les appliquer d'ici fin 2012.