British Airways se replie de 2,39% à 196,20 pence, de même que les autres valeurs du transport aérien en Europe. Au-delà de la grève qui va pénaliser son activité sur la fin de l'année, l'action du groupe britannique souffre de la nette révision à la hausse des prévisions de pertes attendues en 2010 au niveau du secteur. Selon l'Association du transport aérien international (IATA), les compagnies aériennes devraient perdre 5,6 milliards de dollars (3,85 milliards d'euros) l'année prochaine, soit 1,8 milliard de plus que prévu auparavant.
Le directeur général de l'IATA Giovanni Bisignani a bien mis en avant « certaines statistiques clés » qui s'orientent dans « la bonne direction » : une poursuite de l'amélioration de la demande et une réduction des coûts non liés au carburant. Revers de la médaille, « le coût du carburant augmente et les rendements demeurent désastreux ».
Les transporteurs d'Europe devraient, eux, subir les pertes régionales les plus importantes : 2,5 milliards de dollars. « Ces transporteurs sont affectés par la lenteur de la reprise économique dans la région, ainsi que la difficulté d'ajuster la capacité en raison des réglementations sur les créneaux aéroportuaires », a expliqué l'association.
Pour Giovanni Bisignani, l'hémorragie de pertes subies par le secteur, 41,9 milliards de dollars de 2000 à 2009, ne pourra être arrêtée que par la poursuite de la consolidation. Celle-ci ne devra cependant plus être confinée à l'intérieur des frontières nationales, a-t-il suggéré.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
L'Iata ne prévoit pas de retour rapide au taux de croissance qui existait sur la période 2005-2008. Si, en octobre dernier, le trafic aérien mondial a bénéficié d'une demande meilleure de 6% au point le plus bas constaté en mars 2009, elle reste de 5% inférieure au point le plus haut du début de 2008. C'est pourquoi, en dépit de l'amélioration d'octobre, l'association a maintenu sa prévision d'une perte nette de 11 milliards de dollars pour le secteur en 2009. Elle estime que l'année prochaine cette perte nette devrait s'établir à 4 milliards de dollars. Dans un contexte de crise, les compagnies à bas coût tirent bien leur épingle du jeu et ont réussi à gagner des parts de marché : cette année, elles devraient transporter environ 175 millions de passagers en Europe, soit 17% de plus que l'an passé. La plupart des grandes compagnies, en particulier Air France-KLM, Lufthansa et British Airways, qui cherchent toutes à réduire leurs coûts, s'adaptent. La première à avoir réagi est British Airways, qui a supprimé la restauration sur les vols d'une durée inférieure à une heure et demie et a instauré le second bagage payant.