Lloyds progresse de 2,27% à 93,55 pence après l'annonce du lancement de son augmentation de capital de 13,5 milliards de livres (soit 15 milliards d'euros). La banque britannique surperforme l'indice européen DJStoxx des banques, qui perd dans le même temps 1,09%. La banque britannique a fixé à 37 pence le prix d'émission des actions nouvelles émises dans le cadre de cette augmentation de capital record.
Ce prix constitue un rabais de 59,5% par rapport au cours de clôture de l'action lundi soir. Le titre valait alors 91,47 pence. Lloyds, qui est détenue à 43% par l'Etat britannique, émettra au total 36,5 milliards de titres qui représenteront 57,3% de l'ensemble du capital à l'issue de l'opération. Chaque actionnaire recevra 1,34 nouvelle action par action apportée.
Lloyds avait annoncé son intention de lever ces fonds le 3 novembre dernier. Le but de cette manoeuvre est d'éviter de faire appel à l'Asset Protection Scheme (plan de protection des actifs toxiques) proposé par le gouvernement britannique.
Si l'établissement avait été contraint à souscrire à ce plan, la part détenue par le gouvernement aurait atteint la majorité du capital, contre 43% aujourd'hui.
Royal Bank of Scotland n'a pas réussi à échapper à ce plan de protection, et verra la part détenue par l'Etat passer à 84%.
(An.P)
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Selon la Banque centrale européenne (BCE) les perspectives de profitabilité des banques de l'Union Européenne en 2009 restent très incertaines. La nouvelle augmentation probable du provisionnement des pertes sur créances pèse sur les résultats. Ces pertes pourraient atteindre leur niveau le plus élevé fin 2009. Moody's maintient sa perspective « négative » sur les banques françaises. Même si elles ont bien mieux résisté à la crise que leurs concurrentes étrangères, notamment anglo-saxonnes, grâce à leur modèle de banque universelle, certaines faiblesses demeurent. Face à un certain nombre de défis, ces banques vont devoir s'adapter. La crise économique et la baisse consécutive de leurs revenus, combinée à un accroissement du risque, vont peser sur leur rentabilité. De plus, leurs ratios de fonds propres réglementaires sont inférieurs à ceux de leurs concurrents internationaux. L'adaptation devrait passer par une intégration accrue des métiers spécialisés. Cette tendance a été récemment soulignée par la fusion des filiales de gestion d'actifs de la Société Générale et du Crédit Agricole.