Commerzbank cède 4,93% à 6,85 euros dans l'après-midi, sous-performant largement le secteur bancaire européen. Les investisseurs sanctionnent l'établissement allemand, qui a publié une perte trimestrielle supérieure à un milliard d'euros au troisième trimestre en raison de lourdes provisions. Les chiffres dévoilés par la banque sont par ailleurs d'autant plus décevants pour les investisseurs que ses concurrents français BNP Paribas et Société Générale ont publié des bénéfices en forte hausse aujourd'hui et hier.
La perte nette de Commerzbank s'est élevée à 1,05 milliard d'euros au troisième trimestre, là où les analystes attendaient un chiffre de 696 millions d'euros seulement. Cette lourde perte s'explique notamment par des provisions de 650 millions d'euros. La banque allemande a par ailleurs connu des charges de l'ordre de 900 millions d'euros suite à l'intégration de Dresdner Bank.
Le résultat opérationnel est toutefois repassé en territoire positif, à 122 millions d'euros.
Côté perspectives, la direction de Commerzbank s'est voulu rassurante, évoquant des performances solides dans ses activités de banque privée et de crédit aux petites et moyennes entreprises. La banque francfortoise s'attend néanmoins à terminer l'année 2009 sur une perte nette.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Selon la Banque centrale européenne (BCE) les perspectives de profitabilité des banques de l'Union Européenne en 2009 restent très incertaines. La nouvelle augmentation probable du provisionnement des pertes sur créances pèse sur les résultats. Ces pertes pourraient atteindre leur niveau le plus élevé fin 2009. Moody's maintient sa perspective « négative » sur les banques françaises. Même si elles ont bien mieux résisté à la crise que leurs concurrentes étrangères, notamment anglo-saxonnes, grâce à leur modèle de banque universelle, certaines faiblesses demeurent. Face à un certain nombre de défis, ces banques vont devoir s'adapter. La crise économique et la baisse consécutive de leurs revenus, combinée à un accroissement du risque, vont peser sur leur rentabilité. De plus, leurs ratios de fonds propres réglementaires sont inférieurs à ceux de leurs concurrents internationaux. L'adaptation devrait passer par une intégration accrue des métiers spécialisés. Cette tendance a été récemment soulignée par la fusion des filiales de gestion d'actifs de la Société Générale et du Crédit Agricole.