Accor a réalisé au troisième trimestre un chiffre d'affaires de 1,848 milliard d'euros, en recul de 8,4% en données publiées et en données comparables. Sur les 9 premiers mois de l'année, il s'est élevé à 5,258 milliards d'euros, en diminution de 8,9% en données publiées et de 8,2% en données comparables. Les ventes de l'activité hôtelière ont reculé de 10,7% en données comparables à 3,891 milliards d'euros, pénalisées par le haut et le milieu de gamme. Le chiffre d'affaires des Services Prépayés a augmenté de 3,6% à données comparables à 687 millions d'euros.
Le groupe a souligné que cette progression avait eu lieu malgré une diminution de l'emploi salarié et la très forte baisse des taux d'intérêt dans le monde.
Enfin, Accor a confirmé l'objectif d'un résultat avant impôt et éléments non récurrents compris entre 400 et 450 millions d'euros en 2009.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Performances et stratégie
Chiffre d'affaires 2008
7,73 milliards d'euros, en baisse de 4,7%, mais en progression de 2,8% à périmètre et change constants
Résultats 2008
Résultat avant impôt et éléments non récurrents : 875 millions d'euros (-3,5%)
Résultat net part du groupe : 575 millions d'euros (-34,9%)
Prévisions
Le premier trimestre 2009 devrait être aussi difficile que le dernier trimestre 2008. Objectif de bénéfice courant avant impôts entre 870 et 890 millions d'euros confirmé pour 2009.
Stratégie
Programme de réduction des coûts de support de 100 millions d'euros sur 2009/2010 dont 75 millions sur 2009. L'enveloppe annuelle de 500 millions d'euros d'investissements de développement hôtelier prévue pour 2009 et 2010 sera ramenée à 400 millions d'euros au-delà. Ces 100 millions d'euros de réduction portent sur les segments haut de gamme et milieu de gamme tandis qu'une hausse de 20 millions d'euros est prévue dans les investissements de l'hôtellerie économique en Europe. Dans l'hôtellerie, le développement reste prioritaire avec un objectif de 40000 nouvelles chambres ouvertes par an, au-delà de 2010. Dans les services, Accor cherche à se développer dans les services prépayés, comme le souligne le partenariat récent avec MasterCard, qui permettra d'accélérer la croissance du groupe dans ce domaine. Sur ce marché estimé à 132 milliards d'euros en Europe à l'HORIZON 2015, Accor ambitionne d'atteindre 5% de part de marché.
Evènements financiers
Dans le cadre de sa stratégie de recentrage sur l'hôtellerie et les services prépayés, le groupe a procédé à la cession de participations non stratégiques pour 759 millions d'euros en 2006, pour 541 millions en 2007 et pour 110 millions en 2008. Il s'agit entre autres des titres Compass, Carlson Wagonlit Travel, Club Med et Go Voyages. Accor a modifié le mode d'exploitation de ses unités hôtelières selon une stratégie dite de l' «Asset Right», qui a conduit à la cession de 625 hôtels depuis le 1er janvier 2005. La majorité d'entre eux a été cédée avec maintien d'un contrat de location variable. 22% du parc hôtelier était en pleine propriété à fin 2008.
Forces et faiblesses de la société
Forces
- Structure financière solide avec un gearing de 30% à fin 2008;
- L'hôtellerie économique, qui représente plus de la moitié du chiffre d'affaires (55%), a bien résisté lors du dernier trimestre 2008;
- Le partenariat avec MasterCards devrait renforcer la croissance de l'activité services, alors que celle-ci résiste mieux à la crise;
- 66% de l'excédent brut d'exploitation provient des activités les moins cycliques : l'hôtellerie économique et les services prépayés.
Faiblesses
- Accor réalise 75% de son activité dans le secteur hôtelier, qui subit de plein fouet les effets de la crise, en particulier en Amérique du Nord;
- Le groupe est peu diversifié géographiquement et tire 64% de ses revenus de l'Europe (France incluse).
La valeur et son secteur
Principales activités
- Hôtellerie (marques Sofitel, Pullman, MGallery, Novotel, Mercure, Suitehotel, Ibis, All seasons, Etap Hotel, Formule 1 et Motel 6)
- Services (avantages aux salariés et aux citoyens, récompenses et fidélisation, gestion des frais professionnels)
Le secteur
Selon l'OMT (Organisation mondiale du tourisme) le nombre de touristes dans le monde devrait reculer de 2% en 2009, après une progression de 2% en 2008. Elle n'exclut pas un recul encore plus important, ce qui constituerait une récession sans précédent pour le secteur. Il s'agit de la première baisse du nombre de touristes depuis 2003, année du déclenchement de la guerre en Irak, et du virus SRAS en Asie. Cette année-là le secteur mondial avait affiché une activité en retrait de 1,3%. Le tourisme en Asie-Pacifique, en Afrique et au Proche-Orient devrait poursuivre sa progression. Par contre, en 2009, l'Europe sera la région la plus touchée par cette récession.
La valeur dans son secteur
Leader européen dans l'hôtellerie, leader mondial dans les services aux entreprises et aux collectivités publiques.
Comment suivre la valeur
Son activité d'hôtellerie rend la valeur cyclique, la crise économique actuelle pesant sur son chiffre d'affaires.
Les indices sectoriels à suivre sont le taux d'occupation des hôtels et le RevPar, revenu par chambre disponible, en hausse de 4,6% en moyenne pour les chaînes hôtelières françaises l'an passé.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
L'Organisation mondiale du tourisme a revu à la baisse ses prévisions de déplacements mondiaux pour l'ensemble de 2009. Alors qu'elle prévoyait initialement une réduction limitée à 1% de ces déplacements, elle table désormais sur une diminution comprise entre 4% et 6%. D'après une étude réalisée dans le cadre du Conseil national du tourisme, les professionnels français du secteur s'attendent à une baisse de leur activité comprise entre 10% et 25% suivant les secteurs, cette année. La grippe A, qui pourrait encore détériorer la situation, aurait un impact mondial. Selon les experts, le coût pour l'économie mondiale pourrait être cent fois plus élevé que celui de la crise du SRAS en 2003, qui avait été limitée essentiellement à l'Asie. Son impact pourrait s'élever à 2500 milliards de dollars, correspondant à 3,5% du PIB mondial. Alors que la crise conduit déjà les entreprises comme les particuliers à réduire leurs frais de déplacements, l'épidémie pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur le tourisme mondial.