« M&A monday ». Avec une reprise économique qui prend forme et le rebond des marchés actions, le lundi redevient le jour de la semaine où sont annoncées les opérations et les rumeurs de fusions et acquisitions. Aujourd'hui, c'est l'intérêt présumé de Deutsche Telekom pour le troisième opérateur mobile américain, Sprint Nextel, qui propulse l'action de ce dernier en hausse de 11,67% à 4,21 dollars. Le rapprochement entre les numéro trois et quatre du marché leur permettrait de lutter à armes égales avec les leaders AT&T et Verizon.
La rumeur trouve son origine dans la publication d'un article du Sunday Telegraph selon lequel Deutsche Telekom aurait demandé à Deutsche Bank d'étudier une offre de rachat de plusieurs milliards de dollars sur Sprint Nextel qui pèse près de 11 milliards de dollars en Bourse. Début mai, un article du Wall Street Journal avait déjà évoqué une telle hypothèse.
Après le mariage de ses activités dans la téléphonie mobile au Royaume-Uni avec celles de France Télécom, Deutsche Telekom cherche ainsi à répondre aux problèmes de sa filiale américaine, T-Mobile US. Les mauvaises performances de ces deux filiales expliquaient en effet pour partie l'avertissement sur les résultats lancé en avril. A l'époque, rapporte le Telegraph, le directeur général estimait que les problèmes de T-Mobile US étaient en partie structurels.
Réagissant à cette rumeur, Oddo Securities estime que les conditions d'un rapprochement entre les deux opérateurs sont plus favorables qu'au printemps. L'analyste cite un cours de Sprint Nextel qui a été divisé par plus de deux tandis que celui de l'Allemand n'a baissé que de 20%, des pertes d'abonnés de Sprint qui sont réduites et un taux de change euro/dollar plus favorable. L'analyste juge cependant qu'une fusion comme au Royaume-Uni serait plus positive.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
D'après une étude réalisée par Bain & Company, les Français vont revoir leur budget télécoms à la baisse. En effet, une personne interrogée sur deux prévoit de réduire prochainement ses dépenses de téléphonie fixe et mobile, d'internet ou de télévision, avec des impacts différents selon les domaines. Ainsi, l'abonnement Internet serait davantage préservé (seuls 4% des personnes pourraient le résilier) que celui du mobile (7% des Français envisagent de le supprimer) ou du téléphone fixe (pour lequel le taux atteint 10%). Avant d'arriver à cette extrémité, les clients cherchent à jouer sur différents leviers, notamment sur le niveau de leurs communications. Un quart des abonnés au téléphone fixe et mobile pourrait réduire leurs appels dans les prochains mois. La même proportion pourrait opter pour un forfait moins coûteux. Selon le cabinet de conseil, les opérateurs peuvent réduire leurs coûts pour anticiper cette tendance. Ils peuvent également fidéliser leurs clients déjà existants.