Si certains investisseurs n'étaient pas encore convaincus de la réalité de la reprise dans l'industrie des semi-conducteurs, ils devraient l'être aujourd'hui. Après Texas Instruments hier soir, c'est aujourd'hui au tour d'ASML de relever ses prévisions trimestrielles. Ces deux bonnes nouvelles font progresser l'action de l'équipementier pour le secteur des semi-conducteurs de 1,94% à 20,50 euros, soit l'une des plus fortes progressions de l'indice néerlandais AEX.
ASML anticipe désormais un chiffre d'affaires supérieur à 500 millions d'euros au troisième trimestre et quatrième trimestre. Il visait auparavant 450 millions d'euros au troisième trimestre, tandis que le consensus s'élevait à 454 millions d'euros. Les commandes devraient également dépasser les 500 millions d'euros au cours du trimestre clos fin septembre.
Le plus important fabricant d'équipements pour le secteur a expliqué cette prévision plus optimiste par une demande plus importante que prévu à court et moyen terme pour les segments des puces logiques et des mémoires informatiques DRAM. Ces dernières stockent les données des ordinateurs lors de leur traitement.
Prenant comme hypothèse des ventes de 520 millions d'euros et une marge brute de 32% au troisième trimestre, RBS s'attend à ce qu'ASML affiche un bénéfice par action de 2 cents. Il prévoyait auparavant une perte de 2 cents.
Pour sa part, UBS anticipe le maintien d'une dynamique positive au niveau des commandes au quatrième trimestre grâce toujours au segment des mémoires DRAM auquel viendrait se joindre celui des mémoires NAND. Ces mémoires sont utilisées dans les produits d'électronique grand public, comme les lecteurs MP3, pour stocker des données qu'elles conservent même lorsque l'alimentation électrique est coupée.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
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Le recul du secteur mondial en 2009 sera bien plus marqué qu'en 2008, avec une chute des ventes de 24,1 % d'après GfK. Les prévisions de la Semiconductor industry association (SIA) sont similaires avec une baisse anticipée de 21,3 % cette année. Le Japon et l'Europe seront les plus affectés, avec un recul d'activité supérieur à 26%, du fait d'une demande en berne mais aussi de délocalisations de la production vers des pays à plus faibles coûts de main d'oeuvre. Les acteurs japonais doivent également affronter l'appréciation du yen face au dollar et à l'euro. Par contre, l'activité dans la zone Asie-Pacifique, notamment en Chine, résistera bien et se développera. La SIA prévoit que l'activité devrait rebondir l'année prochaine avec une croissance de 6,5%. Pour 2011, la progression devrait être similaire. Pour mieux affronter la détérioration de leur environnement, les acteurs choisissent de s'unir. Selon les analystes, cette tendance devrait perdurer. Le rapprochement entre les fabricants japonais NEC et Renesas souligne cette tendance, de même que l'offre d'achat du fabricant américain Broadcom sur Emulex, société spécialisée dans les produits de réseau et de stockage.