WPP recule de 2,40% à 507,50 pence, le premier groupe de communication mondial en termes de revenu a vu son bénéfice imposable fondre de moitié au premier semestre en raison de la crise du marché publicitaire. Le groupe dirigé par Sir Martin Sorrell a reconnu que les mesures d'économies mises en place, notamment une réduction de près de 6% des effectifs, ont été insuffisantes car l'activité a été plus faible que prévu dans les budgets. Son repli s'est en effet avéré deux fois plus important qu'anticipé, avec un deuxième trimestre pire que le premier.
Sur les six premiers mois de l'année, le revenu s'est élevé à 4,289 milliards de livres et la croissance organique à -8,3%. Dans sa planification, WPP anticipait une décroissance organique de -4%. Le groupe britannique a fait moins bien que son grand rival français Publicis, -6,6%. Le consensus Reuters était de -7,8%.
Ce qui s'est traduit par un impact bien plus dépressif sur les résultats. Le bénéfice imposable a ainsi chuté de 47% à 179,3 millions de livres, tandis que l'ebitda a reculé de 14,3% à 455,70 millions d'euros. La marge opérationnelle avant coûts des licenciements et charges exceptionnelles s'est élevée à 10%, soit légèrement moins que le consensus Reuters.
Une rentabilité qui devrait s'améliorer nettement au second semestre grâce à une base de comparaison plus avantageuse. Quant à un retour de la croissance au niveau du revenu, Martin Sorrell a déclaré à Reuters qu'il faudrait attendre 2010. Le charismatique patron de WPP a précisé que l'activité s'était amélioré en juillet par rapport au deuxième trimestre.
(C.J)
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Même la publicité en ligne, qui a longtemps affiché une forte croissance, pâtit de la crise. Selon l'Interactive Advertising Bureau (IAB), aux Etats-Unis, les dépenses publicitaires sur internet ont chuté de 5% (5,5 milliards de dollars) au premier trimestre. Il s'agit de la première baisse depuis 2002 et l'explosion de la bulle Internet. Pour le bureau d'analyse IDC, la crise est encore plus sévère, avec un recul estimé, sur la même période, de 6,9% aux Etats-Unis et de 4,3% sur le marché mondial. Même les liens sponsorisés ont enregistré une baisse de leurs recettes (-2,1%), toutefois moindre que celles des petites annonces et des bannières publicitaires (respectivement -14,9% et -10,8%). Quant au marché publicitaire français, TNS Media Intelligence estime que son repli s'est poursuivi en avril (-4%). Sur les quatre premiers mois de l'année, la baisse atteint 4,3% pour une valeur brute du marché de 7,5 milliards d'euros. Les revenus de la publicité extérieure se sont effondrés de 24,3% alors que ceux issus d'Internet ont continué à progresser.