Centrica progresse de 1,15% à 237,50 pence à la Bourse de Londres. La société gazière britannique peut triompher. La cible de son OPA, Venture Production a finalement recommandé à ses actionnaires d'accepter l'offre de deux milliards de livres (2,29 milliards d'euros). Le conseil d'administration de Venture continue de dénigrer une offre qu'il juge trop basse, mais estime que le risque est élevé que les actionnaires fidèles deviennent minoritaires dans une entité rayée de la cote. "Centrica fait une bonne affaire", a d'ailleurs reconnu un analyste de la Société Générale cité par Bloomberg.
Hier, dans un communiqué, le groupe, qui opère au Royaume-Uni sous la marque British Gas, l'ancien opérateur historique national, avait déclaré qu'il était assuré d'obtenir plus de 50% du producteur de gaz et de pétrole. Son offre, rejetée par le conseil d'administration de Venture, a été acceptée par des actionnaires représentant 10% du capital de Venture, ce qui lui assure la majorité en ajoutant ces parts aux 40,1% qu'il détient déjà.
Centrica avait donc annoncé le succès de son offre qu'il avait prolongé jusqu'au vendredi 28 août. Le géant britannique n'a donc pas besoin de relever son offre en numéraire de 845 pence par action, jugée trop basse par le conseil d'administration de Venture.
Sur le marché des transferts, les cadres du département fusions-acquisitions de Centrica risquent de s'arracher à prix d'or. Dans un contexte économique particulièrement difficile, les goldens boys de Windsor, siège social de la société, enchaînent les succès.
En mai, au moment où il lançait l'opération Venture, Centrica s'était en effet déjà joué d'EDF. Fin 2008, le groupe français avait pourtant suscité l'enthousiasme des observateurs en rachetant pour près de 15 milliards d'euros l'opérateur nucléaire britannique public British Energy.
A l'époque, certains analystes et les syndicats d'EDF avaient souligné le risque de surpayer British Energy, valorisé 13 fois son résultat brut d'exploitation contre 6 pour EDF.
Face à ces critiques, le P-DG Pierre Gadonneix avait conclu un accord de principe : la cession de 25% de British Energy à son homologue britannique Centrica pour environ 3,5 milliards d'euros, soit le prix par action payé par EDF.
Mais la baisse des prix de l'énergie a logiquement incité Centrica à faire durer les discussions durant neuf mois. Au final, Centrica s'est engagé à reprendre seulement 20% de British Energy pour 2,5 milliards de dollars. De plus, EDF a accepté de racheter auprès du britannique 51% du capital de SPE, deuxième producteur d'électricité en Belgique.
Résultat, au lieu des 3,5 milliards de cash promis, EDF a d- se contenter d'un paiement net d'1,2 milliard de la part de Centrica.
(P-J.L)
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Les records historiques de consommation d'électricité enregistrés en janvier suite à la vague de froid ont soutenu l'activité d'EDF. Le groupe a affiché une croissance de 15% de son chiffre d'affaires trimestriel, à 21,1 milliards d'euros. La hausse atteint 12,5% à taux de change et structure comparables. C'est bien supérieur aux attentes des analystes qui tablaient, en moyenne, sur une progression de 10%. En dépit de la crise GDF Suez a bénéficié d'une croissance de ses revenus et de son bénéfice d'exploitation à deux chiffres au premier trimestre 2009. Son chiffre d'affaires a ainsi bondi de 10% à périmètre constant, à 25,6 milliards d'euros, tandis que son résultat brut d'exploitation s'est accru de 12,6%, à 5,3 milliards d'euros. Encore une fois, ces excellentes performances proviennent de conditions climatiques favorables. Début 2009, l'Europe a connu la plus forte vague de froid depuis dix ans. Quant aux groupes d'environnement, l'activité de collecte des déchets auprès des clients industriels de Suez Environnement a été touchée par le ralentissement économique. Le chiffre d'affaires du groupe a donc reculé de 2,7% au premier trimestre. Par contre, en dépit d'une activité propreté en repli (-7,7%), les revenus de Veolia ont progressé de 4% à taux de change courants. La croissance des activités défensives - eau, énergie et transport - a plus que compensé le déclin des activités cycliques de propreté.