AP Moller-Maersk s'adjuge 6,97% à 37,30 couronnes danoises grâce à des propos optimistes du directeur général Nils Smedegaard. Ce dernier a déclaré à Bloomberg que «le commerce s'était sans aucun doute redressé» et que sa société avait relevé certains de ses tarifs. Une bonne nouvelle alors que les comptes du numéro un mondial du transport de conteneurs sont tombés dans le rouge au premier semestre, victime de l'effondrement sans précédent du commerce mondial. Selon l'OCDE, les exportations et les importations du G7 ont chuté de 22,8% et de 16,8% au premier trimestre 2009 en rythme annuel.
Résultat, le groupe danois a enregistré une perte nette de 3,02 milliards de couronnes danoises (405 millions d'euros), à comparer avec un bénéfice de 11,98 milliards (1,6 milliard d'euros), un an plus tôt. Quant à son chiffre d'affaires, il s'est replié de 14% à 127,384 milliards de couronnes (17 milliards d'euros).
Cette dégradation des comptes traduit la chute de 30% des tarifs du fret et de 7% des volumes. AP Moller-Maersk, qui est également présent dans la production de pétrole, a aussi été handicapé par la glissade de 52% des cours du brent par rapport aux six premiers mois de 2008.
Si le directeur général a fait preuve d'optimisme, il a cependant mis en garde sur le fait que les perspectives pour 2009 sont sujettes à un niveau d'incertitude considérable, « dont l'évolution de l'économie mondiale n'est pas la moindre ». Concernant plus spécifiquement le secteur, il a averti, selon Reuters, que sa reprise serait doute plus lente que celle de l'économie en raison de l'ajout de capacité.
En tout état de cause, si les vents contraires ont tendance à s'apaiser, ils n'empêcheront pas le spécialiste du transport maritime d'enregistrer des comptes annuels déficitaires. Pour le second semestre, AP Moller-Maersk anticipe en effet des résultats similaires à ceux de la première partie de l'année.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
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Selon le ministère de l'écologie, l'activité du transport routier français de marchandises a reculé de 5,9% (à 206,2 millions de tonnes-kilomètre) en 2008. C'est la plus forte baisse du secteur depuis 1993, après deux années de hausse (+3,7% en 2007 et +3% en 2006). Le transport national a reculé de 5% (181,9 millions de tkm), alors qu'à l'international, la baisse est encore plus marquée (de 12,2% 24,3 millions de tkm). La situation ne s'arrange pas sur les premiers mois de 2009 et les acteurs sont affectés par une baisse des échanges entre agents économiques. Le premier trimestre a vu 581 dépôts de bilan, soit une progression spectaculaire de 64,6% par rapport à la même période de 2008. Cette tendance aurait même été amplifiée sur les mois d'avril et mai car l'Unostra, une des organisations patronales du secteur, pronostiquait qu'un certain nombre de pme ne pourraient payer leurs charges sociales trimestrielles. Le ralentissement de l'activité est venu s'ajouter à d'autres difficultés, en particulier la flambée du prix des carburants sur le premier semestre 2008. Les professionnels craignent que le cabotage qui, depuis le 1er mai, autorise les transporteurs des pays ayant adhéré à l'Union européenne en 2004 à effectuer temporairement du transport de marchandises sur notre territoire, fragilise encore le secteur.