Le cours du bancassureur ING se repliait de 4,62% à 8,69 euros dans la matinée, enregistrant l'une des plus fortes baisses de l'indice Eurotop 100. Le groupe néerlandais a publié un bénéfice net de 71 millions d'euros au deuxième trimestre, en recul de 96,3% par rapport à la même période l'an passé. Si ce chiffre marque un retour au bénéfice d'ING, après une perte de 793 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année, les résultats n'en ressortent pas moins largement inférieurs aux attentes du marché.
Les analystes tablaient en effet sur un bénéfice de 388 millions d'euros au deuxième trimestre selon le consensus Dow Jones Newswires. ING explique cette perte inattendue par des charges exceptionnelles importantes. Le trimestre a été marqué par des dépréciations et variations de juste valeur ainsi que par la montée du coût du risque dans l'activité bancaire.
L'activité assurance a su tirer son épingle du jeu sur le trimestre, avec un bénéfice de 278 millions d'euros quand le marché attendait 123 millions. L'activité bancaire, en revanche, a connu une perte de 204 millions d'euros alors que les analystes attendaient un bénéfice de 444 millions.
Jan Hommem, le directeur exécutif du groupe, a toutefois estimé qu'ING avait réalisé une «solide performance» au deuxième trimestre. « Les avantages du programme (de recentrage sur le coeur de métier, ndlr) Back to Basics et les améliorations sur les marchés des actions et du crédit ont permis au groupe de renouer avec les bénéfices (...). Toutefois, les impacts du marché et l'ENVIRONNEMENT économique plus faible continuent de peser sur les résultats d'ING», a-t-il déclaré.
La direction a précisé que la banque s'approchait de son objectif d'atteindre 1 milliard d'euros de réductions de coûts après avoir supprimé plus de 8 200 emplois à plein temps. Depuis que le groupe a reçu une aide de 10 milliards d'euros du gouvernement néerlandais, ING lutte pour assurer sa solidité financière.
Oddo a conservé sa recommandation à l'Achat et son objectif de cours de 11 euros sur la valeur. Cheuvreux, de son côté, a conservé son opinion Surperformance et son objectif de cours de 11,05 euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
Face à la crise financière, qui a détérioré leurs comptes, les assureurs se regroupent. La faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 a amputé les fonds propres de la Matmut de 2%. Quant à la Macif, sa perte indirecte suite à la faillite de Lehman Brothers, était de 2,2 millions d'euros en 2008. Les deux mutuelles se sont jointes à la Maif pour créer une société de groupe d'assurance mutuelle (SGAM ) qui devrait être opérationnelle avant la fin de l'année 2009. Leur objectif est de mettre leurs moyens en commun pour certaines activités de façon à optimiser la gestion de leurs coûts. Avec 10 millions de sociétaires, le nouvel ensemble représentera le deuxième pôle mutualiste français (avec 9,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires), derrière Covéa. Cette SGAM regroupe la GMF, MAAF et MMA (avec 10 millions de sociétaires, 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires). Le nouvel ensemble sera le quatrième intervenant français en assurance dommages (part de marché de 11,7%) et le leader en assurance auto pour les particuliers (avec 22,4% de part de marché). Cette activité représente le métier phare des trois mutuelles.
Finance - Banques
Les grandes banques américaines ont enregistré des performances bien meilleures qu'attendues sur le premier trimestre. Citigroup a affiché un bénéfice de 1,6 milliard de dollars. Même constat pour Wells Fargo (3 milliards de dollars), Goldman Sachs (1,8 milliard) ou JPMorgan Chase (2,14 milliards). Plusieurs éléments ont contribué à redresser leur situation. A l'aide massive des pouvoirs publics américains s'est ajoutée la baisse des taux menée par la Réserve fédérale, qui a permis aux banques de reconstituer leurs marges. De plus, les établissements ont mené des plans de réductions de leurs coûts, à travers des baisses d'effectifs. Ainsi, 260000 postes du secteur financier ont été supprimés en un an. Les analystes restent néanmoins prudents pour l'avenir, compte tenu de l'ampleur de la crise économique. Côté français, les résultats des grandes banques ont été décevants sur le premier trimestre 2009, à l'exception de ceux de BNP Paribas. Au Crédit Agricole, des dépréciations de 570 millions d'euros et une forte hausse du coût du risque, ont provoqué une chute de 77% du bénéfice à 202 millions d'euros. La Société Générale a enregistré des pertes de 278 millions d'euros tandis que la filiale des Caisses d'pargne et des Banques Populaires, Natixis, a affiché des pertes de 1,83 milliard d'euros sur la période.