Les propriétaires de Porsche sont proches d'un accord qui prévoit la création d'un groupe automobile intégré réunissant Volkswagen et le constructeur de voitures de sport surendetté, selon des informations de presse parues jeudi.
Après des mois de conflits, les familles Porsche et Piëch se sont accordées "sur le principe" d'un modèle prévoyant la reprise par Volkswagen de quelque 49% du créateur des célèbres 911, écrivent le Financial Times Deutschland et le Financial Times sur la foi de sources proches du dossier.
"Porsche se rapproche de Volkswagen, il n'y a pas d'autres solutions", affirme une source officieuse citée cette fois par le quotidien conservateur Die Welt.
Aucune décision formelle n'a encore été prise, selon les journaux. Les deux groupes doivent tenir des réunions de leur conseil de surveillance le 23 juillet pour se prononcer sur le sujet.
"Nous n'avons pas connaissance" d'un tel accord, a réagi un porte-parole de Porsche. "Il vaut mieux être prudent" et attendre la réunion de la semaine prochaine, a-t-il estimé, alors que chaque jour apporte son lot de nouvelles spéculations sur l'avenir de Porsche et de son patron Wendelin Wiedeking.
Le FTD affirme à ce propos qu'il est en train de préparer son départ, ce que le porte-parole de Porsche a démenti. "Wiedeking est en poste et y reste", a-t-il dit, rappelant que son contrat court jusqu'en 2012.
La veille, il avait déjà formellement démenti l'information d'une démission imminente du responsable, annoncée par le magazine WirtschatfsWoche.
"Wendelin Wiedeking va en tout état de cause présenter son concept le 23 juillet", a insisté le porte-parole.
Le patron considéré comme le mieux payé d'Allemagne est sur la sellette depuis de nombreuses semaines. Il a endetté son groupe à hauteur de 9 milliards d'euros en rachetant 51% de Volkswagen. Mais la chute des ventes et un accès devenu difficile au crédit en raison de la crise ont contrecarré ses plans.
A court de liquidités, il a dû renoncer à en prendre le contrôle total (75%) comme prévu à l'origine.
Si la création d'un groupe intégré s'impose, cela consacrerait la victoire de Ferdinand Piëch, à la fois co-propriétaire de Porsche et président du conseil de surveillance de Volkswagen.
Le prix que paiera le constructeur généraliste reste ouvert, selon les quotidiens. A l'origine, il avait proposé quelque 4 milliards d'euros, rappellent-ils. Un porte-parole de Volkswagen n'était pas immédiatement joignable pour commenter.
Les familles auraient aussi convenu d'ouvrir le capital du groupe intégré à naître à un investisseur extérieur. Le Qatar, qui est intéressé, pourrait racheter un paquet de quelque 20% d'options sur actions Volkswagen que détient Porsche, valorisées à environ 5 milliards.
L'émirat deviendrait ainsi le troisième grand actionnaire de la nouvelle entité, derrière les familles Porsche et l'Etat régional de Basse-Saxe (nord), qui détient quelque 20%.
Wendelin Wiedeking négocie depuis plusieurs semaines avec le Qatar, mais dans l'espoir de conserver l'indépendance de son groupe. Selon les dernières rumeurs en date, l'Emirat aurait proposé 7 milliards d'euros pour une participation dans Porsche et le rachat d'options Volkswagen.