Le titre Aéroports de Paris plonge de 8,46% à 49,94 euros dans la matinée, enregistrant la baisse la plus violente des valeurs du srd dans un marché parisien légèrement baissier. Les investisseurs manifestent leur déception alors que le gestionnaire d'aéroports a révisé à la baisse sa prévision d'Ebitda 2009. Prenant en compte une contraction plus forte que prévu du trafic aérien, le groupe table désormais sur un Ebitda du même ordre de grandeur qu'en 2008 sur l'exercice en cours, alors qu'il tablait auparavant sur une légère croissance de ce chiffre.
L'opérateur aéroportuaire a précisé qu'il s'attendait désormais à voir son trafic de passagers connaître un recul compris entre 4,5% et 6,5%. Il prévoyait auparavant une baisse comprise entre 2,5% et 4,5%.
Cette baisse du trafic ne devrait toutefois pas avoir d'impact sur le chiffre d'affaires selon le groupe, qui attend toujours une légère croissance des ventes.
Les prévisions d'ADP sont par ailleurs toujours plus optimistes que les prévisions de l'Iata (Association du transport aérien international). Un récent rapport de l'association tablait sur un recul du trafic aérien de l'ordre de 8% en 2009.
En mai 2009, Aéroports de Paris a enregistré un trafic en baisse de 6,3 % par rapport au mois de mai 2008, avec 7,2 millions de passagers, dont 5,0 millions à Paris-Charles de Gaulle (- 7,0 %) et 2,2 millions à Paris-Orly (- 4,5 %). Le groupe a justifié ce fort recul par une activité très dynamique au mois de mai 2008 : le trafic avait alors progressé de 6,7%. Malgré cette explication, les chiffres du trafic depuis le début de l'année reflètent l'impact de la crise : sur les cinq premiers mois de 2009, le trafic accuse une baisse de 6,6%.
Le recul du titre ADP ce matin s'explique par ailleurs par la dégradation de Société Générale, qui a abaissé sa recommandation sur la valeur de Conserver à Vendre avec un objectif de cours de 49 euros, selon une source de marché.
(An.P)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
En 2007, Aéroports de Paris a accueilli 86,4 millions de passagers. C'est aujourd'hui le deuxième groupe de services aéroportuaires en Europe en termes de chiffre d'affaires. Le groupe possède et exploite trois plates-formes en Ile-de-France : Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget , dix aérodromes et un héliport. L'objectif d'Aéroports de Paris est de devenir le groupe aéroportuaire européen de référence par son efficacité, la qualité de ses services, sa gestion environnementale et ses performances économiques.
La stratégie du groupe s'articule autour de quatre points :
- Accroître l'efficacité et les capacités de ses sites;
- Exploiter son potentiel commercial;
- Enrichir l'offre de services aux passagers;
- Valoriser à moyen terme son potentiel immobilier.
Les points forts de la valeur
- Aéroports de Paris bénéficie de l'attrait de Paris.
- Le transport aérien est un secteur en croissance soutenue : le nombre de passagers augmente chaque année.
- La formule tarifaire avec des clauses d'ajustement offre au groupe une protection en cas de baisse des revenus.
- Aéroports de Paris a lié des partenariats importants avec Air France/KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret.
Les points faibles de la valeur
-La rentabilité des activités d'assistance en escale.
-La régulation de l'activité restreint le potentiel de création de valeur.
- Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes.
Comment suivre la valeur
- La privatisation du groupe aéroportuaire, contrôlé à 68,4% par l'Etat, pourrait être l'un des dossiers phares de 2008. Vinci a acquis en janvier 3,3% du capital. Le groupe de BTP se place ainsi au premier rang des prétendants au rachat en cas de privatisation.
- L'immobilier sortira du périmètre régulé en 2010. Le groupe pourra alors maximiser le rendement de son important patrimoine foncier.
- L'activité d'Aéroports de Paris dépend de la santé financière des compagnies aériennes.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Pour le moment l'Iata n'a pas revu à la baisse ses prévisions de pertes pour 2009, qu'elle estime à 2,5 milliards. Elles devraient se réduire, comparées à 2008, grâce à la baisse des cours du pétrole. Néanmoins, considérant la baisse continue du trafic aérien, nombre de professionnels jugent cette prévision optimiste. L'Iata chiffre également à 3% la baisse du trafic passagers en 2009. De nombreuses compagnies souffrent de leur système de couverture, nommé "fuel hedging ", et qui consiste pour le transporteur à fixer ses besoins en kérosène pour une période donnée, à un prix déterminé à l'avance. Or lorsque le prix du pétrole baisse, ce qui se produit actuellement, la compagnie ne peut pas en bénéficier car elle doit payer un prix fixé. Ainsi pour l'avenir et après renégociations, Air France-KLM, est parvenu à réduire ses taux de couverture de 80% à 43% pour l'exercice 2009-2010, pour un prix moyen de 67 dollars le baril, de 60% à 18% pour 2010-2011, à 72 dollars le baril, et de 60% à 21% pour 2011-2012.