Wendel a abandonné lundi 9,19% à 27,75 euros, les investisseurs ayant été déçus par l'assemblée générale. Les perspectives du groupe d'investissement ne sont pas reluisantes : Frédéric Lemoine, le président du directoire, a indiqué que Wendel devrait connaître une «perte comptable très significative» au premier semestre et sur l'ensemble de l'année 2009. Il a estimé «significatif» l'endettement du groupe, qui s'élève à 7,2 milliards d'euros, tout en le jugeant «gérable».
La direction a par ailleurs coupé court aux spéculations de cessions en déclarant que Wendel ne céderait aucun actif cette année. Elle a précisé ne pas vouloir les «brader» alors qu'ils sont actuellement «mal valorisés».
Oddo a quant à lui maintenu sa recommandation Accumuler sur la valeur Wendel, avec un objectif de cours retranché de 40 à 31 euros. Le broker attendait un actif net réévalué de 40 euros, largement supérieur à celui publié de 31 euros. «Suite à la révision en baisse des valeurs de private equity dans l'ANR, Wendel devrait également déprécier ses actifs dans les comptes», anticipe Oddo.
«Nous avons donc comptabilisé une provision de 200 millions d'euros supplémentaires au premier semestre 2009.» Le broker attend désormais un premier semestre en perte nette de 254 millions d'euros et un exercice 2009 en perte de 171 millions d'euros.
(An.P)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Issue de la fusion entre CGIP et Marine Wendel, Wendel Investissement est une société d'investissement d'origine familiale qui privilégie les investissements supérieurs à 100 millions d'euros dans des sociétés non cotées, et accompagne leur développement à moyen/long terme, afin d'en faire des leaders de niveau mondial. Wendel Investissement, en tant qu'actionnaire principal, participe à l'élaboration de la stratégie de ces sociétés et contribue à sa mise en oeuvre.
Le groupe est ainsi présent au capital de Bureau Veritas, Orange-Nassau, et Materis depuis mai 2006. Le groupe détient également des participations dans des groupes cotés comme Stallergènes et Valeo. Wendel Investissement a fait l'acquisition du groupe d'édition Editis le 30 septembre 2004. La société d'investissement a élargi depuis 2006 sa politique d'acquisition à l'international en rachetant le leader américain des connecteurs de haute performance Deutsch et les sociétés néerlandaises Stahl et AVR.
Dernièrement, Wendel a franchi le seuil de 15% des droits de vote de Saint-Gobain et détient désormais 15,76% du capital et 15,02% des droits de vote de la société.
Les points forts de la valeur
- Par rapport à CGIP/Marine Wendel, Wendel Investissement bénéficie d'une structure simplifiée et d'une équipe rajeunie, regroupée autour du président du directoire, Jean-Bernard Lafonta.
- L'influence du Président du conseil de surveillance, Ernest-Antoine Seillière est considérée comme un atout pour le groupe.
- En termes de dividende, le titre offre un rendement confortable. Au cours des cinq dernières années, la progression de l'actif Net Réévalué, y compris les dividendes versés pendant la période, s'établit à 20% par an. L'objectif fixé lors de la création de Wendel qui était de 15% par an en moyenne est donc dépassé.
Les points faibles de la valeur
- Les deux premières participations de Wendel (Legrand et Bureau Veritas) représentent de l'ordre des deux tiers de ses actifs ce qui est une source de risque, atténuée toutefois par la diversification géographique et sectorielle de ces deux actifs.
- Certains actifs du groupe, notamment Saint-Gobain, ont subi une forte baisse de leur valeur qui pénalise le holding.
Comment suivre la valeur
- La performance boursière du titre dépend de la valorisation des sociétés dans lesquelles Wendel Investissement détient des participations.