CGG Veritas a bondi de 7,93% à 12,52 euros vendredi, soutenu par la hausse des prix du pétrole. Les investisseurs suivent un raisonnement logique : plus le pétrole monte, plus les compagnies pétrolières investissent et donc plus les commandes des sociétés de services pétroliers gonflent. Or, l'activité de CGG (la recherche de réserves d'hydrocarbures pour le compte des compagnies pétrolières) fait de lui l'un des plus directement concernés par la hausse du brut.
Si un brut à 35-40 dollars menace l'investissement, à plus de 60 dollars (65 dollars cours du jour), il rend rentable l'essentiel l'exploitation de l'essentiel des gisements.
D'autant que les principales compagnies pétrolières (ExxonMobil, Chevron, BP, Shell ou Total), qui ont emmagasiné des montagnes de cash depuis 2005 à la faveur de la flambée de l'or noir (plus haut historique à plus de 147 dollars fin juillet 2008), restreignent depuis quelques mois leurs investissements. Selon l'AIE, le montant des investissements annulés ou reportés ces derniers mois s'élève à 170 milliards de dollars.
Le regain de confiance autour du pétrole pourrait durer. Hier, le baril a dépassé 65 dollars pour la première fois en six mois en réaction à la publication des stocks hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis en fort retrait et à la décision de l'Opep de maintenir ses quotas inchangés.
Le cartel a opté pour le statu quo pour éviter de fragiliser la reprise de l'économie mondiale. Selon l'Opep, la récente remonté des prix (de 32 dollars en décembre à 65 dollars en mai) est un "signe d'optimisme" pour la reprise.
L'objectif de l'Opep est de trouver le prix d'équilibre du pétrole, qui favorise l'investissement sans étouffer les économies. D'après le cartel, ce prix dépasserait les 75 dollars le baril.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
CGG Veritas, né du rapprochement entre la Compagnie Générale de Géophysique (CGG) et Veritas, est spécialisée dans les services et équipements sismiques et géophysiques destinés principalement à l'industrie pétrolière. Le groupe est l'un des leaders mondiaux en sismique pétrolière et marine. L'activité de la société se répartit entre les services géophysiques, lesquels regroupent le terrestre, l'offshore et l'activité Traitement Réservoir, et entre sa filiale Sercel, premier fabricant mondial d'équipements sismiques.
Les points forts de la valeur
- CGG Veritas profite de la montée en puissance de nouvelles technologies de sismique, dans lesquelles il a déjà beaucoup investi.
- Le groupe présente une taille critique dans chacun de ses métiers. Ainsi dans les équipements, Sercel est le numéro un mondial.
- Sercel affiche une profitabilité confortable, un actif économique important et d'un vériable avantage technologique.
- Les acquisitions du norvégien Exploration Resources et de Veritas ont permis de hisser la marine du groupe à un niveau équivalent à celui des leaders actuels du secteur, et ce à un moment où les marchés entament un cycle de croissance solide et durable.
- Veritas a permis au groupe de se lancer sur le marché porteur du "wide-azimuth".
-Les compagnies pétrolières nationales peuvent offrir des contrats à long terme pour sécuriser des capacités sismiques.
Les points faibles de la valeur
- Le secteur du sismique n'est pas encore concentré, ce qui conduit à d'importantes surcapacités en bas de cycle et de fait intensifie la pression concurrentielle.
- Le secteur du sismique souffre d'un fort manque de visibilité et d'une grande cyclicité.
- Les analystes attendent le redressement de l'activité de services et l'amélioration de sa rentabilité.
-Même si les synergies possibles avec Veritas sont très forte grâce à la complémentarité géographique et des activités, il existe des problèmes d'intégration liés à la fusion.
Comment suivre la valeur
- Comme toutes les sociétés parapétrolières, le groupe est fortement dépendant de l'investissement des compagnies pétrolières qui doivent investir dans la sismique, dans l'optique du renouvellement de leurs réserves pétrolières.
- Par ailleurs, pour certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services para-pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
- Le groupe, techniquement opéable avec un flotant supérieur à 80 %, fait plus souvent figure de prédateur potentiel.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Les experts révisent les uns après les autres leurs prévisions de consommation mondiale de pétrole. L'AIE considère désormais que cette consommation devrait baisser de 980000 barils par jour en 2009. Pour le Département américain de l'énergie, ce chiffre s'établit à 1,2 million. Pour l'OPEP, ce recul ne sera plus de 180000 barils par jour mais de 580000 barils. Il faudrait remonter à 1982 pour arriver à un recul aussi élevé de la demande. Celle-ci reflète la forte récession qui s'est emparée des grandes économies mondiales et le ralentissement marqué dans les pays émergents. Ces tendances vont fortement infléchir le prix du pétrole et la rentabilité de certains investissements. De plus en plus de projets d'exploration-production sont désormais reportés ou annulés. Les spécialistes s'accordent à penser que le prix du baril de pétrole devrait rester aux environs de 40 dollars sur l'année 2009.