British Airways recule de 5,46% à 154,60 pence après avoir publié une perte opérationnelle de 220 millions de livres sterling (251 millions d'euros) sur l'exercice 2008-2009 qui vient de se terminer. Ce chiffre se compare à un bénéfice de 875 millions de livres l'année précédente. La perte nette a quant à elle atteint 375 millions de livres sterling (425 millions d'euros) contre un bénéfice de 712 millions d'euros un an plus tôt.
Tout comme Air France-KLM, qui a publié cette semaine la première perte de son histoire, British Airways n'a pas été épargné par la crise économique, qui a entraîné une forte chute de la demande.
La flambée des cours du carburant l'été dernier a également fortement pesé sur les comptes du transporteur britannique. Les coûts relatifs au carburant ont ainsi bondi de 45% à 3 milliards de livres.
Les effets de la crise se sont également faits sentir sur le plan de la dette, qui s'élève à 2,4 milliards de livres contre 1,3 milliards l'année précédente.
British Airways, qui évoque des conditions d'exploitation «extrêmement difficiles», a déclaré qu'il ne voyait aucun signe de rétablissement du marché pour le moment. «La nature prolongée du marasme économique mondial fait que nous connaissons actuellement l'ENVIRONNEMENT le plus difficile que nous ayons jamais rencontré», a reconnu Willie Walsh, le PDG du groupe. Le groupe a refusé de communiquer des prévisions pour l'exercice à venir en raison de l'incertitude du marché.
La compagnie aérienne s'est montrée déterminée à réduire ses coûts, annonçant une réduction de 4% des capacités. La direction prévoit par ailleurs une baisse de sa facture pétrolière de l'ordre de 400 millions de livres.
Côté fusions, le groupe a annoncé que les négociations en vue du mariage avec l'espagnol Iberia prendraient encore plusieurs mois. Ces pourparlers, qui durent depuis près d'un an, sont retardés par des questions de participations respectives des deux groupes au sein du nouvel ensemble.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Pour le moment l'Iata n'a pas revu à la baisse ses prévisions de pertes pour 2009, qu'elle estime à 2,5 milliards. Elles devraient se réduire, comparées à 2008, grâce à la baisse des cours du pétrole. Néanmoins, considérant la baisse continue du trafic aérien, nombre de professionnels jugent cette prévision optimiste. L'Iata chiffre également à 3% la baisse du trafic passagers en 2009. De nombreuses compagnies souffrent de leur système de couverture, nommé "fuel hedging ", et qui consiste pour le transporteur à fixer ses besoins en kérosène pour une période donnée, à un prix déterminé à l'avance. Or lorsque le prix du pétrole baisse, ce qui se produit actuellement, la compagnie ne peut pas en bénéficier car elle doit payer un prix fixé. Ainsi pour l'avenir et après renégociations, Air France-KLM, est parvenu à réduire ses taux de couverture de 80% à 43% pour l'exercice 2009-2010, pour un prix moyen de 67 dollars le baril, de 60% à 18% pour 2010-2011, à 72 dollars le baril, et de 60% à 21% pour 2011-2012.