Swiss Re s'envole de 17,65% à 34,40 francs suisses après avoir présenté des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre. Le réassureur a enregistré un bénéfice de 150 millions de francs suisses au premier trimestre, soit 0,45 franc suisse par action. Un chiffre qui accuse un recul de 76% par rapport aux 624 millions dégagés par Swiss Re sur les trois premiers mois de 2008, mais qui se compare également à la perte astronomique de 1,75 milliard de francs que le groupe avait essuyé au quatrième trimestre 2008.
Stefan Lippe, le nouveau patron du groupe, s'est dit déterminé à «rebâtir la confiance». «Nous avons rétabli notre capital et nous continuons à désamorcer notre bilan», a-t-il ajouté. M. Lippe succède à Jacques Aigrin, qui avait été poussé vers la porte au mois de février après avoir été accusé d'avoir mené Swiss Re au bord de la faillite.
L'activité d'assurance dommage (Property & Casualty), la plus importante de Swiss Re, a porté les résultats du groupe, avec une hausse des primes de 5% à 3,9 milliards de francs et un bénéfice d'exploitation de 974 millions. Le ratio combiné (coût des sinistres / primes) s'est amélioré de 6,2 points, passant de 96,4% à 90,2%. Le réassureur, qui qualifie cette performance d'«exceptionnelle», vise désormais un ratio de 95% sur l'année.
Les fonds propres de Swiss Re ont gonflé de 15% à 23,6 milliards de francs après l'apport de 3 milliards de francs par Berkshire Hathaway, qui avait sauvé le réassureur de la faillite grâce à cette injection.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ratio combiné : Le ratio combiné est une composante essentielle pour appréhender la performance des assureurs, puisqu'il mesure la rentabilité technique des activités d'assurance. Le ratio combiné s'obtient en calculant le rapport des prestations versées pour sinistres, des dotations et des frais généraux sur le chiffre d'affaires total. C'est donc le rapport entre les décaissements et les encaissements, uniquement au titre des opérations d'assurance. Si le ratio combiné dépasse 100 %, les dépenses sont supérieures aux recettes. L'assureur peut toutefois compenser ses pertes techniques par ses bénéfices financiers (produit de la gestion des capitaux disponibles entre le moment où sont encaissées les primes et celui où les éventuels sinistres sont indemnisés).
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
Face à la crise financière, qui a détérioré leurs comptes, les assureurs se regroupent. La faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 a amputé les fonds propres de la Matmut de 2%. Quant à la Macif, sa perte indirecte suite à la faillite de Lehman Brothers, était de 2,2 millions d'euros en 2008. Les deux mutuelles se sont jointes à la Maif pour créer une société de groupe d'assurance mutuelle (SGAM ) qui devrait être opérationnelle avant la fin de l'année 2009. Leur objectif est de mettre leurs moyens en commun pour certaines activités de façon à optimiser la gestion de leurs coûts. Avec 10 millions de sociétaires, le nouvel ensemble représentera le deuxième pôle mutualiste français (avec 9,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires), derrière Covéa. Cette SGAM regroupe la GMF, MAAF et MMA (avec 10 millions de sociétaires, 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires). Le nouvel ensemble sera le quatrième intervenant français en assurance dommages (part de marché de 11,7%) et le leader en assurance auto pour les particuliers (avec 22,4% de part de marché). Cette activité représente le métier phare des trois mutuelles.