General Motors (+0,60% à 1,67 dollars) n'a pas pu faire de miracle. Le géant de Détroit a enregistré une perte nette de 6 milliards de dollars au premier trimestre 2009, contre 3,3 milliards de déficit un an plus tôt. Le chiffre d'affaires du constructeur automobile a été quasiment divisé par deux à 22,4 milliards de dollars, contre 42,4 milliards. Hors éléments exceptionnels, la perte a atteint 9,66 dollars par action, contre un consensus Reuters de 11,05 dollars.
Ray Young, le directeur financier du groupe a indiqué que la réduction des coûts de 3 milliards de dollars opérée sur la période n'avait pas suffi à compenser la chute des revenus. Il a également expliqué que la crainte d'une faillite avait également dissuadé les consommateurs d'acheter des véhicules GM.
"Nous sommes tout à fait conscients de ce problème de réaction des consommateurs à la menace d'une mise en faillite", a déclaré le dirigeant à la presse. "D'où l'importance, de notre point de vue, d'éviter à tous prix la faillite. Mais s'il faut en passer par là, il est important de le faire rapidement, pour en sortir très, très rapidement, afin de lever les inquiétudes des consommateurs."
General Motors a jusqu'au 1er juin pour mettre en place la restructuration de ses activités et obtenir les accords nécessaires à la restructuration de sa dette. Le groupe a déjà reçu une aide d'urgence publique de 15,4 milliards de dollars.
Mais la tâche s'annonce ardue. Cette semaine, United Auto Workers (UAW) a en effet demandé au gouvernement américain de rejeter le dernier plan de restructuration de General Motors. Le syndicat du constructeur automobile redoute des suppressions d'emplois et des importations plus importantes de véhicules fabriqués dans des unités du groupe au Mexique, en Corée du Sud et en Chine. GM avait annoncé fin avril un nouveau plan prévoyant de fermer 16 usines et de supprimer plus de 20 000 emplois.
Enfin, à noter que General Motors pourrait entrer au capital du groupe issu de la fusion de ses activités en Europe (incluant les marques Opel et Saab) et de la branche automobile de l'italien Fiat, selon une source proche du dossier citée par Reuters. Le nouveau né prendrait directement la place de deuxième constructeur automobile mondial derrière Toyota. Selon cette même source, Fiat injectera des fonds de roulement dans la nouvelle entité au moment opportun, bien qu'il n'ait pas besoin de trouver de financements pour conclure l'opération.
M-L.H.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Selon l'Association des constructeurs automobiles européens (Acea), le marché européen devrait fléchir de 15% à 20% cette année, entraînant la suppression de 150000 à 200000 postes. La crise incite les ménages à repousser leur achat de voiture. Les banques ont également durci leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui pèse sur les ventes à travers les propres filiales financières des constructeurs. Certains spécialistes estiment que la crise ne fait que souligner les problèmes structurels du secteur, marqué par une inadéquation entre les besoins des clients et l'offre des constructeurs. Ceux-ci proposent des voitures trop puissantes, donc consommant trop d'essence, ou trop chères. Les considérations écologiques se développent et les véhicules électriques sont l'objet de toutes les attentions. Renault et Nissan vont consacrer 600 millions d'euros sur la période 2008-2010 dans ce domaine.