France Télécom a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 12,685 milliards d'euros, en baisse de 2,6% mais en hausse de 0,4% à base comparable, affecté selon lui par "l'ENVIRONNEMENT économique en détérioration", même s'il résiste bien en France.
L'opérateur français se félicite mercredi dans un communiqué que sa croissance à base comparable "reste, comme annoncé, supérieure à l'évolution moyenne du PIB sur le périmètre d'activité du groupe, estimée en recul de 1,7% sur le trimestre".
"Cela montre la résilience de notre activité, l'activité télécoms d'une façon générale", a déclaré le directeur financier, Gervais Pellissier, dans une conférence téléphonique, soulignant l'avantage de France Télécom par son "positionnement géographique".
Son résultat brut d'exploitation (Ebitda) recule de 7,1% (4,4% en données comparables) à 4,3 milliards.
Des chiffres assez bien accueillis en Bourse où le titre a clôturé en hausse de 1,58% à 16,69 euros, dans un marché en hausse de 2,16%.
Alors que "l'environnement continue à se détériorer, en particulier hors de France", le groupe a gagné des clients, qui sont désormais plus de 183 millions dont 123 millions dans le mobile, souligne le PDG Didier Lombard dans le communiqué.
France Télécom adopte ce trimestre une nouvelle norme comptable qui le conduit à présenter ses résultats par zone géographique. Celle-ci permet de souligner la bonne tenue de l'activité en France, qui génère près de la moitié des revenus de l'entreprise, avec un chiffre d'affaires de 5,9 milliards, en hausse de 1,9% (+2,1% à base comparable).
Une performance due à "la croissance de l'activité mobile de 7,4% (en données comparables, ndlr), entraînée par la progression de la base de clients et le développement des revenus de l'internet mobile", a souligné M. Pellissier.
En un trimestre, l'opérateur mobile a pourtant perdu 126.000 clients en France, mais ceux qui restent (25,1 millions) sont plus dépensiers (400 euros par an contre 398 euros fin 2008), tandis que les clients des opérateurs virtuels qu'il héberge (1,9 million, 52.000 de plus en trois mois) lui apportent aussi des revenus.
Sur le fixe, "pour la première fois depuis plusieurs années", les revenus générés par les ventes d'abonnements internet dépassent le manque à gagner dû à la désaffection du public pour la téléphonie traditionnelle.
L'opérateur souffre dans le reste de l'Europe, particulièrement au Royaume-Uni où son chiffre d'affaires, à 1,253 milliard, plonge de 17,1% (-0,6% à base comparable) et en Pologne où les revenus chutent de 24,2% (-4,7% en comparable) à 960 millions.
En Espagne, où l'opérateur porte sa participation dans sa filiale de 81,6% à 99,85%, son chiffre d'affaires baisse de 4,1% (idem à base comparable) à 954 millions.
La zone "reste du monde" réalise un chiffre d'affaires de 2,028 milliards, en hausse de 5,1% (-0,4% à base comparable), le groupe soulignant le "ralentissement significatif" dans les marchés émergents (surtout en Europe centrale), dont les revenus baissent de 0,5% à base comparable.
France Télécom maintient son objectif annuel d'une génération de cash-flow organique (liquidités) de 8 milliards d'euros, "malgré la pression du contexte économique général sur le comportement des consommateurs et des entreprises", insiste M. Lombard.
En 2009, "l'évolution du chiffre d'affaires du groupe continuera d'afficher une performance nettement supérieure à celle de l'évolution du PIB", promet M. Pellissier.
Le taux d'investissement "devrait se situer légèrement en-dessous de 12%" mais sera une variable d'ajustement si la crise économique s'aggrave.