Le groupe pétrolier français Total a annoncé mardi le retrait de son offre d'achat du groupe pétrolier canadien UTS Energy, spécialisé dans les sables bitumineux, après avoir échoué à s'emparer de la société malgré un relèvement de 35% de son offre initiale.
A l'expiration de son offre, lundi à 20H00 heure de Toronto, Total n'était pas parvenu à mettre la main sur les deux tiers des actions du pétrolier canadien, comme il devait le faire pour que l'opération réussisse, a expliqué le groupe dans un communiqué.
"Par conséquent, l'offre est retirée", a-t-il annoncé.
Le géant français avait déposé une première offre évaluée à 617 millions de dollars canadiens (386 millions d'euros) le 27 janvier, qu'il avait relevée le 13 avril à à 830 millions de dollars canadiens (520 millions d'euros).
Cette offre améliorée avait été rejetée le jour même de sa présentation par l'un des principaux actionnaires d'UTS, le fonds privé d'investissement canadien West Face Capital.
Le président de la filiale canadienne du géant français avait alors indiqué que Total n'envisageait pas de relever une nouvelle fois son offre d'achat.
Le conseil d'administration d'UTS avait lui aussi rejeté cette offre la semaine dernière, la qualifiant d'"insuffisante" et d'"opportuniste".
"Bien que nous soyons convaincus que notre offre représentait une valeur certaine et équitable pour les actionnaires d'UTS, nous prenons acte de leur décision", a déclaré Michael Borrell, président de Total Canada, cité dans le communiqué.
Le pétrolier entend néanmoins "poursuivre la mise en oeuvre de sa stratégie volontariste dans les sables bitumineux", a-t-il ajouté.
UTS a pour principal actif une participation de 20% dans le projet Fort Hills, situé dans les sables bitumineux de l'Alberta et dont les ressources sont estimées à 4 milliards de barils de bitume.
Total affiche depuis longtemps sa volonté de se renforcer dans les sables bitumineux canadiens.
Il est déjà l'opérateur de plusieurs projets dans la province de l'Alberta (ouest). Il détient ainsi 74% du projet Joslyn, qui a un potentiel de production "estimé à plus de 200.000 barils par jour", selon le groupe.
Le groupe détient également une participation de 50% dans le projet Surmont, qui produit 18.000 barils par jour.
En 2008, Total a acquis Synenco Energy qui détenait un intérêt dans le projet Northern Lights, et détient maintenant 50% du projet.