
Le constructeur automobile Renault produira son futur moteur Diesel 1.6 dCi, conçu dans le cadre de son alliance avec Nissan, dans son usine française de Cléon (Seine-Maritime), à partir de 2011, a-t-il annoncé mercredi.
Pour soutenir ce projet, l'Etat a attribué à Renault une prime à l'aménagement du territoire de 1,14 million d'euros, qui permettra "d'accompagner un programme d'investissement de 80 millions d'euros sur trois ans" de la part du constructeur, a précisé le gouvernement.
Cette décision permet de pérenniser l?emploi de 458 personnes à Cléon, qui seront affectées à cette activité, selon Renault et le gouvernement. L'usine compte au total 4.386 salariés.
Dans un premier temps, le groupe avait envisagé de produire ce moteur à Pitesti en Roumanie ou à Valladolid en Espagne, mais Cléon s'est avéré "le programme le plus rentable pour Renault" dans la mesure où l'usine dispose déjà des équipements nécessaires, a expliqué à l'AFP un porte-parole de Renault.
"L'investissement reviendra moins cher qu'ailleurs", s'est-il contenté d'indiquer, sans confirmer le montant avancé par le gouvernement. Le projet a reçu des subventions de la part des collectivités locales et du gouvernement, a-t-il confirmé.
La prime de 1,14 million d'euros a été attribuée le 3 février, "marquant le soutien déterminé de l?Etat à la pérennité et au dynamisme de l?industrie automobile dans NOS territoires", selon le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo et le secrétaire d'Etat à l'Aménagement du territoire Hubert Falco.
Renault "confirme ainsi sa volonté de maintenir sa présence industrielle en France", a commenté le constructeur.
Dans le cadre de son plan automobile, Nicolas Sarkozy avait annoncé en février que l'Etat allait consentir deux prêts participatifs de 3 milliards d'euros chacun à Renault et PSA Peugeot Citroën en échange de la pérennité des sites d'assemblage automobile.
Renault avait alors confirmé qu'il ne mettrait pas en oeuvre de plan social en 2009 et qu'il ne fermerait pas d'usine d'assemblage "dans les prochaines années" en France.
L'annonce est une "excellente nouvelle pour la Seine-Maritime, dans un contexte économique particulièrement délicat pour ce secteur industriel", s'est félicité le président du département, Didier Marie (PS). Selon son entourage, le département accordera une subvention, dont le montant n'est pas encore fixé.
"La direction de Renault semble avoir adopté une nouvelle stratégie de communication qui présente des décisions industrielles qui coulent de source, comme des contributions sociales pour le maintien de l?emploi en France", a estimé de son côté la CGT-Renault.
Renault "n?avait pas d?autre choix que de fabriquer son nouveau moteur dans le site de Cléon", a assuré le syndicat.
L'usine aura dans un premier temps une capacité de production maximale de 200.000 moteurs par an. Le nombre de moteurs effectivement produits "dépendra du marché", selon Renault.
Le site produit déjà plusieurs moteurs Diesel, des moteurs essence 2.0 et 2.0 turbo et des boîtes manuelles 5 et 6 vitesses.
Le futur moteur Diesel 1.6 dCi est destiné à remplacer l?actuel moteur Diesel 1.9 dCi et sera plus "respectueux de l'environnement", avec des émissions de CO2 et des consommations réduites, assure Renault.
Le nouveau moteur équipera notamment des véhicules de la famille Mégane, mais aussi des modèles Nissan.