Deutsche Telekom (- 7,56% à 8,99 euros) affiche la plus forte baisse de l'indice Dax, secoué par la révision en baisse de ses prévisions 2009. L'opérateur télécoms a mis en cause l'impact du ralentissement économique et une compétition accrue sur certains marchés, dont les Etats-Unis. Cet avertissement fait sombrer l'ensemble du secteur en Europe. L'annonce de Deutsche Telekom devrait relancer le débat sur le degré de résistance des opérateurs aux aléas économiques. Au moment même où le rally, dont il avait été exclu en raison de leurs caractéristiques négatives, semble avoir vécu.
Désormais, le groupe allemand table sur ebitda ajusté en repli de 2% à 4%, et non plus stable, par rapport aux 19,5 milliards d'euros de 2008. Le cash flow libre est attendu à 6,4 milliards d'euros et non plus à 7 milliards d'euros comme l'année dernière.
« Le groupe a senti l'impact du ralentissement économique et d'ENVIRONNEMENT compétitif plus intense, en particulier aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. En Pologne et au Royaume-Uni, les fluctuations des taux de change des monnaies locales ont également eu un effet négatif sur les ventes et l'EBITDA ajusté », a expliqué Deutsche Telekom. Ce dernier a donné comme exemple le recul du chiffre d'affaires tiré du roaming (possibilité pour un abonné d'appeler ou d'être appelé à l'étranger) en raison de la baisse des voyages.
En revanche, les activités du groupe, dans la téléphonie fixe que dans la téléphonie mobile, ont affiché des performances supérieures aux attentes.
Du coup, l'opérateur a annoncé des mesures d'économies. Aux Etats-Unis, le groupe va geler les salaires et réduire les frais de marketing et de voyage. Au Royaume-Uni, il souhaite mettre en place un strict contrôle des coûts d'administration, de publicité et de système. En Pologne, la priorité a été donnée aux économies au niveau de la publicité et du personnel.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
Les opérateurs télécoms sont confrontés à des investissements très lourds. Selon l'Idate, 300 milliards d'euros seront nécessaires pour remplacer le cuivre par de la fibre optique en Europe. Le Vieux Continent est déjà en retard dans le très haut débit. A la fin du premier semestre, seuls 580000 foyers européens en bénéficiaient, contre 2,9 millions d'Américains et 28 millions d'Asiatiques. Or, face à des conditions de financement qui se sont durcies, les intervenants vont éprouver des difficultés à engager les dépenses.