
Le numéro un européen des télécommunications Deutsche Telekom a revu mardi en baisse sa prévision de bénéfice pour cette année, alors que ses performances à l'étranger sont affectées par la crise économique.
Le groupe allemand table à présent sur un bénéfice d'exploitation Ebitda corrigé des effets exceptionnels (qui sert de base pour ses prévisions) en recul de 2 à 4% sur un an, selon un communiqué. Cette prévision ne prend pas en compte l'intégration au 1er février de l'opérateur grec OTE, précise Deutsche Telekom.
Il espérait auparavant dégager un bénéfice stable par rapport à 2008.
A la Bourse de Francfort, cet avertissement sur résultat effrayait les investisseurs: le titre plongeait de 9,63% à 8,78 euros vers 11H51 GMT, sur un indice Dax en recul de 1,18% à la même heure.
"C'est sans conteste un avertissement sur résultat", a commenté un opérateur cité par l'agence Dow Jones Newswires. "Le marché avait misé dans son consensus sur une hausse de 6%" de l'Ebitda, rappelle-t-il.
Sur le seul premier trimestre, le groupe a dégagé un bénéfice Ebitda corrigé des effets exceptionnels de 4,8 milliards d'euros, en hausse d'environ 3% sur un an. Ce chiffre prend en compte l'intégration dans ses comptes d'OTE.
Sur la même période, le chiffre d'affaires a augmenté d'environ 6% à 15,9 milliards d'euros.
Sans OTE, le chiffre d'affaires serait resté stable à 15 milliards et le bénéfice Ebitda aurait reculé de 5% à 4,5 milliards, précise le groupe.
Le groupe a souffert du "refroidissement important de la conjoncture mondiale et d'une concurrence accrue, en particulier aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne", explique-t-il. Il est présent dans ces pays via la téléphonie mobile qui constituait jusqu'à présent son principal moteur de croissance.
Il a également continué à souffrir de taux de change défavorables en Pologne et en Grande-Bretagne.
En Allemagne en revanche, les performances du groupe sont "légèrement supérieures aux attentes", indique Deutsche Telekom, sans plus de précisions. L'ancien monopole public souffre d'une érosion du nombre de ses clients dans la téléphonie fixe.
Le groupe avait été jusqu'à présent relativement épargné par la crise et avait l'an dernier réussi à plus que doubler son bénéfice net à 1,48 milliard d'euros.