
Le groupe de chimie et de cosmétiques Henkel a pâti au premier trimestre de l'année des très mauvaises performances de ses activités d'adhésifs, touchées de plein fouet par la crise, et voyait jeudi son titre sanctionné par le marché.
"Nous ne sommes pas satisfaits du début d'année 2009", a admis Kasper Rorsted, son patron, cité dans un communiqué diffusé mercredi soir.
Sur les trois premiers mois de l'année, le bénéfice d'exploitation Ebit a chuté de 33% sur un an à 215 millions d'euros, selon des chiffres provisoires.
Le chiffre d'affaires a certes augmenté de 3% à 3,25 milliards mais la progression est essentiellement due au rachat du fabricant américain d'adhésifs National Search en avril 2008, admet le fabricant des gels douche Fa et des lessives Persil.
Hors effets d'acquisitions, les ventes ont d'ailleurs reculé de 7%. La seule division d'adhésifs, pour laquelle Henkel est désormais le leader mondial, a vu son chiffre d'affaires organique chuter de 19%.
Dans ce domaine, "le recul de la demande se fait particulièrement sentir là où NOS clients industriels et leurs produits sont touchés par la récession", comme dans l'automobile, l'électronique et la métallurgie, explique Kasper Rorsted.
En revanche, le chiffre d'affaires organique des produits cosmétiques et soins du corps a augmenté au premier trimestre de 3%, quand celui des produits d'entretien a un peu progressé.
Conforté dans sa stratégie par la plus grande résistance à la récession de certaines de ses activités, Henkel estime que les mesures de hausse de la productivité et sa solidité financière vont lui permettre de "sortir renforcés" de la crise. "Nous sommes fermement convaincus que 2009 ne sera pas une année perdue, mais une étape importante pour mettre en place nos objectifs de long terme", selon M. Rorsted.
Ces propos ne sont pas parvenus à rassurer le marché, échaudé par des résultats du premier trimestre plus mauvais qu'attendu : à 09H46 GMT, à la Bourse de Francfort, le titre chutait de 7,79% à 20,12 euros sur un indice Dax en hausse de 1,33%.
"Les adhésifs sont plus faibles que prévu", a expliqué Carsten Kunold de Merck Finck. L'Ebit de cette division s'élève à 45 millions d'euros, quand l'analyste pronostiquait 133 millions.
"Les sceptiques qui n'avaient pas salué l'expansion dans les activités plus cycliques d'adhésifs ont été confortés", estime UBS dans une note citée par Dow Jones Newswires, qui a qualifié les résultats de "mauvaise surprise".
L'optimisme à long terme du patron est "très ambitieux" au vu des trois premiers mois de l'année, ont aussi indiqué les analystes de LBBW.
Les résultats définitifs d'Henkel seront publiés le 6 mai.