Vinci a finalisé le financement de l'autoroute A5 en Allemagne entre Malsch et Offenburg pour laquelle la société avait été officiellement désignée concessionnaire par l'tat allemand en février dernier. La structure du financement comprend 400 millions d'euros de dette bancaire, d'une maturité maximum de 28,5 ans, montée sur le projet, dont 200 millions octroyés par un groupement de quatre banques commerciales (BBVA, Santander, KBC et NIBC) et 200 millions par la Banque européenne d'investissement (BEI). Elle comprend également environ 110 millions de fonds propres et quasi fonds propres.
Par ailleurs, Vinci a ajouté que la robustesse du financement était renforcée par une garantie LGTT de 25 millions d'euros. Ce nouveau produit financier, mis au point récemment par la BEI, permet de sécuriser le financement bancaire des projets soumis à un risque trafic.
Le projet consiste à assurer la conception, le financement, les travaux de rénovation et d'élargissement (41,5 km), l'exploitation et la maintenance pour une durée de 30 ans de la section autoroutière d'une longueur totale de 60 km entre Malsch et Offenburg dans le sud-ouest de l'Allemagne.
La rémunération du concessionnaire sera calculée en fonction du trafic poids lourds (de plus de 12 tonnes), celui-ci étant collecté par le système de péage satellitaire Toll Collect dont Cofiroute est un des actionnaires.
La concession débute le 1er avril 2009. Les travaux, d'une durée de 5 ans, sont confiés à un groupement de constructeurs constitué d'Eurovia en Allemagne, filiale de Vinci (leader du groupement avec 50%), associé à Kirchhoff et Reif Bauunternehmen.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Né en 2000 de la fusion de la SGE et de Groupe GTM, Vinci est le numéro un mondial des concessions, de la construction et des services associés. Présent dans plus de cent pays, le groupe est organisé autour de quatre pôles opérationnels: Vinci Concessions, Vinci Energies, Vinci Routes (Eurovia) et Vinci Construction. En décembre 2005, Vinci a été désigné par l'Etat pour la reprise de sa part de 50,4 % dans le groupe d'autoroutes ASF, pour un prix de 50 euros par action. Fort de l'acquisition d'ASF, il a réalisé en 2006 un chiffre d'affaires de 26 milliards d'euros en augmentation de 10,7%. Le groupe table une progression du chiffre d'affaires consolidé de 10% sur l'ensemble de l'année 2007 avant intégration de Solétanche Bachy et d'Entrepose Contracting. En 2007, Vinci a acquis Solétanche Bachy, un spécialiste des techniques pour l'amélioration des sols et Entrepose Contracting, spécialiste de la conception et la réalisation de projets clefs en main dans l'industrie du pétrole, du gaz, et de l'énergie. A la surprise générale, début janvier, François Pinault, via sa holding Artémis, a pris 5,1% du capital de Vinci. S'il s'agit officiellement d'un simple investissement financier amorcé depuis quelques mois. Début septembre, il ne détiendrait plus que 4,98% du capital.
Les points forts de la valeur
- Le groupe a de quoi séduire les investisseurs : avec un capital très éclaté, il a déjà été au coeur de rumeurs de rachat par LBO.
- La dynamique du marché de la construction et l'essor des PPP (Partenariats Public Privé) sont autant d'atouts dans les mains du groupe.
- Les fondamentaux du groupe sont excellents. L'acquisition d'ASF a renforcé le profil du groupe qui dégage désormais un peu moins des 2/3 de son Ebit et de son cash-flow opérationnel à travers les concessions.
- La société dispose d'un portefeuille d'activités très diversifié, qui lui permet de réduire sa sensibilité aux cycles économiques. En outre, les activités de concessions, très fortement renforcées par l'acquisition des ASF, assurent des revenus récurrents.
- Dans l'activité Construction, Vinci est très sélectif, privilégiant les marges, c'est-à-dire les contrats rentables, au détriment des volumes.
- Le groupe mène une politique active de distribution de dividende et de rachat d'actions.
Les points faibles de la valeur
- Le caractère très morcelé de son actionnariat. François Pinault avec un peu moins de 5% de participation est l'un des principaux actionnaires du groupe, au côté du Crédit Agricole (6,40%) et de l'homme d'affaires Romain Zaleski (2%).
- Le groupe n'est pas encore assez implanté dans les pays en forte croissance.
Comment suivre la valeur
- L'activité Construction de Vinci est notamment sensible à l'évolution du secteur BTP, ainsi qu'à l'évolution des dépenses de l'Etat en matière d'aménagement du territoire, comme l'ensemble du secteur du BTP, ainsi qu'à la conjoncture économique, au niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et au climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers).
- Dans le sillage de l'acquisition des ASF, Vinci va lancer d'ici quelques mois une augmentation de capital qui ne devrait pas excéder 30 % du montant total de l'opération (8,9 à 9,1 milliards d'euros).
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - BTP
La plupart des indicateurs sont mauvais pour le secteur de la construction française au cours du premier semestre : les ventes des promoteurs immobiliers ont chuté de 30,9%, ce qui les a incités à différer ou abandonner certains programmes. C'est pourquoi les mises en chantier de logements ont reculé de 14,4% à fin juillet. Cette tendance n'a pas été compensée par les chiffres dans le secteur public puisque les mises en chantier de bâtiments administratifs ont reculé de 22,1% sur la même période. Le stock effectif (les logements commencés et ceux complètement achevés) s'est, lui, gonflé au premier semestre pour atteindre 6,6 mois de ventes contre 4,6 en 2007. La situation française est moins grave que celles des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l'Espagne, où les entreprises de construction cherchent à restructurer leurs dettes. Néanmoins, le nombre de défaillances d'entreprises s'est accru de 34% en France sur les six premiers mois de l'année, selon la FFB (Fédération Française du Bâtiment). Traditionnellement pourvoyeur d'emploi, le secteur commence à réduire ses recrutements : sur un an, 32000 postes ont été créés, contre 40000 l'année précédente. Plus de 1000 emplois intérimaires ont été supprimés au deuxième trimestre.