Ericsson chute de 8,71% à 69,20 couronnes suédoises, frappé de plein fouet par le sévère profit warning de sa coentreprise avec Sony dans les téléphones portables, SonyEricsson. Cet avertissement, qui intervient après les 1700 suppressions d'emplois supplémentaires annoncées par Nokia mardi, confirme que 2009 a bien mal débuté pour cette industrie. Lâchés par les consommateurs en fin d'année dernière, les distributeurs doivent écouler leurs stocks, ce qui se traduit par moins de commandes pour les fabricants dont les lignes de production tournent au ralenti.
Les deux sociétés attendent une baisse de 10% du marché cette année, du jamais vu depuis l'explosion de la bulle internet en 2001 quant il avait reculé de 5%.
Au premier trimestre, Sony-Ericsson prévoit d'essuyer une perte avant impôts de 340 à 390 millions d'euros, hors une charge de restructuration comprise entre 10 et 20 millions d'euros. Le consensus établit par l'agence Dow Jones s'établissait à -151 millions d'euros. La coentreprise a expliqué cet avertissement par une demande faible et le déstockage.
Le groupe suédo-japonais prévoit de vendre 14 millions de téléphones, soit près de 40% de moins que l'année dernière à la même époque. Le prix de vente moyen devrait s'élever à 120 euros. Enfin, Sony-Ericsson s'attend à un repli de sa marge brute, tant par rapport au trimestre précédent que sur un an.
(C.J)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
Gartner estime que les ventes de mobiles (en volumes) ont augmenté de seulement 5% au troisième trimestre, ce qui est une bien piètre performance pour un marché qui a triplé en volume depuis le début de la décennie. C'est pourquoi la société d'études a revu à la baisse ses prévisions pour l'année 2008. Le marché ne devrait progresser en valeur que de 4% cette année, deux fois moins vite que ce qui était prévu, pour atteindre environ 190 milliards de dollars. Les perspectives 2009 sont beaucoup plus sombres puisque le marché devrait légèrement décroître (entre 1% et 5%) en volumes, pour la première fois depuis 2001. Certains analystes, plus pessimistes, anticipent même un effondrement des ventes de 9%.