Le groupe automobile italien Fiat a assuré vendredi qu'il n'allait pas soumettre d'opération de fusion avec un concurrent à ses administrateurs, après des informations de presse sur l'étude et la possible présentation au conseil d'une fusion avec le français PSA.
Dans un communiqué, le groupe a indiqué qu'"il n'(allait) pas soumettre à l'examen du conseil d'administration d'opération de fusion avec d'autres entreprises du secteur automobile".
Tout en répétant qu'il "examine, dans le cadre de l'évolution normale de la gestion, toute opportunité d'accords de diverses formes afin d'obtenir des synergies productives et accéder à de nouveaux marchés".
Le quotidien Il Sole 24 Ore affirme dans son édition de vendredi qu'"un plan de fusion avec PSA Peugeot Citroën aurait déjà été ébauché avec l'assistance de Mediobanca et d'un consultant en stratégie et (Sergio) Marchionne", le patron de Fiat, "serait en train d'évaluer si et quand il pourrait le présenter au conseil d'administration".
L'hypothèse d'un mariage de Fiat avec PSA avait déjà été évoquée ces derniers mois par la presse italienne. Les deux groupes sont déjà alliés et produisent ensemble des monospaces et utilitaires légers dans le nord de la France.
Contacté par l'AFP, un porte-parole de PSA a déclaré que le groupe "ne commente pas les rumeurs de marché sur des rapprochements entre constructeurs", ajoutant qu'"aujourd'hui, la priorité de la direction est de gérer la crise".
Mercredi, des rumeurs de marché avaient fait état d'un rapprochement entre PSA et Renault, ce que ce dernier avait démenti.
La publication du communiqué de Fiat a fait ralentir l'action, qui avait bondi de plus de 6% en début de séance. Vers 10H10 (09H10 GMT), elle prenait 3,70% à 4,49 euros, dans un marché en hausse de 2,14%.
A Paris, PSA prenait 1,49% à 15,33 euros.
Selon Il Sole, l'hypothèse la plus probable serait une fusion des activités automobiles de Fiat avec celles de PSA. Dans ce cas, le groupe italien, qui contrôle 100% de sa division automobile, détiendrait entre 41 et 45% de la nouvelle entité.
Le quotidien avance également que ce plan de fusion baptisé "Eiffel" dans les milieux financiers français prévoit que Sergio Marchionne prenne les commandes de la nouvelle entité dont le siège sera à Paris.
En échange de l'attribution du siège, les "Français supporteraient le coût de la fusion au niveau de l'emploi", assure le journal, selon qui le rapprochement n'entraînerait pas de réduction de la capacité de production en Italie.
Alors que Fiat avait réussi un redressement spectaculaire, grâce au succès de nouveaux modèles et au lancement d'alliances ciblées, la crise l'a obligé à changer radicalement de stratégie. Et le mot d'ordre de M. Marchionne, selon qui il ne restera que six constructeurs automobiles après la crise, est désormais: grossir ou mourir.
Première étape de cette nouvelle stratégie, Fiat a signé en janvier un accord préliminaire en vue de la formation d'un partenariat stratégique avec Chrysler, à travers lequel l'italien prendra 35% de l'américain en difficulté, en échange de l'accès de ce dernier à sa technologie mais sans rien débourser.