Le président du réassureur helvétique Swiss Re, Peter Forstmoser, a annoncé lundi sa démission et sera remplacé par le président de la banque Credit Suisse, poursuivant le jeu de chaises musicales amorcé à la tête des grands groupes suisses.
M. Forstmoser sera remplacé par Walter Kielholz, qui est non seulement le vice-président de Swiss Re, mais aussi président de la deuxième banque de la Confédération, Credit Suisse.
"Swiss Re a engagé une nouvelle direction pour son développement futur (et) c'est pour cette raison que j'ai décidé de démissionner un an plus tôt que prévu", a expliqué M. Forstmoser dans un communiqué, ajoutant qu'il quittera son poste le 1er mai.
Swiss Re, qui a subi une perte nette de 864 millions de francs suisses (585 millions d'euros) en 2008, avait déjà remplacé courant février son directeur général Jacques Aigrain par Stefan Lippe.
Pour faire face à cette situation sans précédent, le numéro un mondial du secteur a décidé de lever quelque 5 milliards de francs suisses. Dont au moins 3 milliards auprès du groupe diversifié Berkshire Hathaway de Warren Buffett, dont la participation pourrait monter à plus de 20% dans le capital du réassureur.
"J'ai confiance dans le fait que les actionnaires vont approuver nos propositions de renforcer la base de capital du groupe lors de l'assemblée générale", a indiqué M. Kielholz.
M. Forstmoser avait été élu en 1999 au conseil d'administration de Swiss Re, dont il était devenu président l'année suivante.
Avec la réorganisation de sa direction, le groupe veut encore réduire les risques dans son portefeuille d'investissements et assurer une gestion "optimale" du capital, durement touché par la crise financière.
"Même si les résultats actuels sont décevants, le coeur de métier est intact et les perspectives sont excellentes", a estimé M. Kielholz.
Le départ de ce dernier de Credit Suisse a entraîné la nomination au poste de président de Hans-Ulrich Doerig, actuellement vice-président de la banque, qui sera nommé à son nouveau poste lors de l'assemblée générale de l'établissement le 24 avril.
M. Kielholz ne quitte cependant pas complètement Credit Suisse, car il présentera à nouveau sa candidature afin de demeurer au conseil d'administration de la banque.
A la Bourse suisse, les investisseurs ont mal accueilli ces changements, le titre Credit Suisse tombant de 7,26% à 22,22 francs suisses, alors que l'action Swiss Re reculait de 2,18% à 12,10 francs suisses, dans un marché en baisse de 0,80% à 8H23 GMT.
Pour les analystes de la banque Wegelin, ces changements ne "vont pas dans le sens des investisseurs, clients et l'opinion publique". "Une rupture avec le passé ne semble pas être possible" avec ces nominations, ont-ils précisé dans une note.