Casino grappille 0,43% à 49,13 euros, malgré l'annonce de résultats meilleurs que prévu en 2008. Le distributeur stéfanois a terminé l'année avec un résultat opérationnel courant (ROC) de 1,283 milliard d'euros, en hausse de 7,3%, contre 1,268 milliard attendus selon le consensus Reuters Estimates, conduisant à une amélioration de la marge opérationnelle de 7 points de base. Le chiffre d'affaires a progressé pour sa part de 14,9% à 28,7 milliards d'euros grâce à une forte croissance à l'international.
En France, le ROC est ressorti à 905 millions d'euros, en augmentation de 2,8%.
«Malgré la crise économique, nous abordons les 18 prochains mois avec confiance et attendons une amélioration des performances du groupe dans tous les domaines», s'est félicité Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino, cité dans le communiqué.
Le groupe entend également renforcer sa flexibilité financière par l'amélioration de la génération de free cash flow et la mise en oeuvre d'un programme de cessions d'actifs d'environ 1 milliard d'euros à réaliser d'ici fin 2010. Le distributeur se fixe ainsi comme objectif d'améliorer son ratio de DFN/ebitda à fin 2009 et d'atteindre un ratio inférieur à 2,2 à fin 2010.
Enfin, Casino n'a pas oublié ses actionnaires. Outre son dividende en numéraire de 2,53 euros, le groupe propose de leur verser un dividende en actions Mercialys à hauteur de 1 action Mercialys pour 8 actions Casino détenues. Ce dividende en nature représente un montant d'environ 3,07 euro par action détenue.
Réagissant à cette publication, Oddo a réitéré sa recommandation Achat et son objectif de cours de 73 euros sur Casino. Le broker indique que les résultats 2008 sont ressortis supérieurs à ses attentes. Il se félicite également du programme de cession d'actifs.
M-L.H.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Fondé en 1898, Casino est l'un des tout premiers groupes de distribution alimentaire, avec un parc total de 9 850 magasins dans 10 pays, essentiellement constitué de supérettes et de supermarchés. Le groupe compte 192 948 collaborateurs à travers le monde. La société fédère les enseignes Casino, Franprix/Leader Price et Monoprix. Le groupe Casino est présent en Argentine, Uruguay, Venezuela, Brésil, Colombie, Thaîlande, dans l'océan indien, aux Pays-Bas et au Viet-Nâm.
Depuis fin mars 2005, Jean-Charles Naouri, l'actionnaire de référence de Casino par le biais de Rallye, a pris la direction du groupe. Afin de valoriser ses actifs immobiliers, le distributeur stéphanois a annoncé en 2007 deux projets de cessions immobilières pour 650 millions d'euros.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts
- Le groupe bénéficie d'une forte présence dans les magasins de proximité et le hard discount, principalement en France, ce qui le différencie de ses concurrents et constitue un atout essentiel grâce à la diversification des formats.
- L'exposition de Casino au non-alimentaire est limitée.
- Les marges de Monoprix résistent bien dans un ENVIRONNEMENT concurrentiel tendu, dans la mesure où la clientèle de cette enseigne est moins attentive aux prix que celle d'autres formats de distribution.
- Casino possède un mix-pays émergents favorable, avec une surexposition à l'Amérique latine et une exposition limitée à l'Europe de l'Est et à l'Asie du Sud-Est.
Les points faibles
- La loi Chatel devrait entraîner la libéralisation du jeu concurrentiel et rendre Casino moins compétitif sur les prix pour les marques nationales.
- La crise actuelle du pouvoir d'achat conduit les consommateurs à se détourner des hypermarchés français Géant.
- Le redressement des enseignes Franprix et Leader Price risque d'être long et coûteux.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Casino poursuit une stratégie de rotation des actifs, en cédant certaines activités pour mieux en financer d'autres considérées comme prioritaires.
- La compétition est croissante sur tous les marchés européens. En France, le passage de Champion sous l'enseigne Carrefour Market pourrait notamment porter préjudice à Casino.
- A l'image de ses pairs, toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maîs transgénique).
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution alimentaire
Les groupes de grande distribution sont engagés dans une réflexion sur leur modèle, qui passe par le redimensionnement de leurs hypermarchés, le développement de réseaux de proximité et une importance accrue accordée à leurs marques propres. Dans cette optique, les marques de distributeurs (MDD), qui représentent déjà près de 30% des ventes en grandes surfaces, innovent de plus en plus. Elles empiètent ainsi sur le territoire des grandes marques nationales. Selon une étude menée par le cabinet XTC, 21,2% des produits innovants lancés entre juillet 2007 et juin 2008 sont le fait de MDD et non de marques nationales. Cette proportion a beaucoup progressé comparée à son niveau de l'année précédente (à 17,6%) et d'il y a cinq ans (entre 7% et 8%). Pour cela, les distributeurs maîtrisent désormais le processus de production. Des responsables marketing, anciens de l'industrie, ont également été recrutés. L'avantage de cette stratégie pour les distributeurs est de fidéliser les clients. Les industriels eux-mêmes produisent presque tous aujourd'hui pour le compte de MDD.