L'équipementier sportif allemand Adidas devrait voir son bénéfice reculer cette année, a-t-il annoncé mercredi, après huit années de croissance à deux chiffres.
En 2008, le bénéfice net a progressé de 16% à 642 millions d'euros, selon un communiqué. Le groupe visait une hausse de 15% et les analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient sur 635 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires a progressé de 4,9% à 10,80 milliards.
Adidas a notamment profité de la tenue de grands événements sportifs l'an passé, comme l'euro de football, où l'allemand était sponsor des deux finalistes --l'Allemagne et l'Espagne--, ou les Jeux Olympiques à Pékin durant l'été, selon une présentation à la presse.
Il a souffert en revanche de taux de change défavorables et de la faiblesse de Reebok, son traditionnel talon d'Achille.
Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net a plus que doublé à 54 millions d'euros (contre 21 millions l'année précédente) grâce à un taux d'imposition plus faible.
Adidas prévoit de verser un dividende de 0,50 euro par action, inchangé par rapport à 2007.
Pour cette année en revanche, il table sur un recul de 1 à 5% de son chiffre d'affaires, corrigé des effets de change, ainsi que de son bénéfice net, selon la présentation à la presse. Le chiffre d'affaires de Reebok devrait être stabilisé.
Pour autant, "la visibilité est faible" à cause de la crise économique, explique son patron Herbert Rainer dans un discours.
De plus, aucun événement sportif de la même ampleur que ceux de l'an dernier n'est prévu et les commandes sont en baisse.
Par conséquent, Adidas va continuer à réduire ses dépenses, comme les frais de déplacements ou le recours à des consultants, et va simplifier sa structure, avec un modèle conjoint entre Adidas et Reebok dans certaines régions du monde.
Ceci ne constitue pourtant pas une "panacée" face à la crise, a averti son patron, qui a promis de continuer à investir dans des proportions semblables aux années passées, soit entre 300 et 400 millions.
Adidas ne prévoit pas de plan de suppressions d'emplois, a précisé M. Hainer lors d'une conférence de presse à Herzogenaurach (sud). Le nombre d'employés devrait rester d'ici fin 2009 au même niveau que l'an dernier, soit 38.982 personnes. Le budget marketing ne sera pas non plus réduit.
A la Bourse de Francfort, le titre montait de 4,06% à 23,83 euros à 12H11 GMT, sur un indice Dax en hausse de 2,82%.
Les analystes d'UniCredit jugent les chiffres 2008 "excellents", mais les prévisions sont en revanche "troubles". Ceux d'Equinet se montraient aussi déçus par les pronostics du groupe pour cette année.