En repli de 2,81% à 35,67 euros, Bayer signe l'une des plus mauvaises performances du DAX 30, l'indice vedette de la Bourse de Francfort. Les investisseurs sanctionnent les résultats annuels et du quatrième trimestre sans surprise de l'allemand. Surtout, ils affichent leur déception après la révision à la baisse des prévisions 2009 du groupe de chimie et pharmacie. Traditionnellement, Bayer résiste mieux aux aléas conjoncturels grâce à sa forte exposition à la santé et aux pesticides, moins cycliques que la chimie de base. Cette couverture n'a pas tenu face à la violence de crise.
En 2008, Bayer accuse un repli de 63% de son bénéfice net à 1,719 milliard d'euros, pénalisé par une base de comparaison très défavorable. Le résultat opérationnel hors éléments exceptionnels ressort en hausse de 1,3% à 4,342 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires en progression de 1,6% à 32,918 milliards.
Pour le seul quatrième trimestre, le bénéfice net de Bayer a progressé de 58% à 106 millions d'euros mais son chiffre d'affaires a reculé de 1,5% à 7,923 milliards d'euros. L'Ebitda ajusté a reculé de 4,6% à 1,35 milliard.
Confronté à la crise, le numéro allemand du secteur a réduit sa prévision de résultat opérationnel avant exceptionnels ajusté pour 2009. Il prévoit désormais en recul de quelque 5% contre une progression attendue précédemment. Bayer a évoqué la chute de la demande dans les plastiques et les mousses. Le chiffre d'affaires devrait légèrement reculer à 32 milliards environ.
(P-J.L)
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
Selon une étude menée par le BIPE (Bureau d'informations et de prévisions économiques), le plan de réduction des dépenses de santé mis en place par les autorités publiques en France sur la période 2005-2007 a dépassé les objectifs : les économies de 2,75 milliards d'euros, réalisées notamment grâce aux génériques, aux baisses de prix, aux réductions de remboursements et à une gestion plus stricte des médicaments en milieu hospitalier, sont bien supérieures aux 2,2 milliards d'euros escomptés. Le BIPE estime que, sur la période 2008-2012, pour éviter un taux de croissance des dépenses de médicaments compris entre 8% et 10%, les pouvoirs publics seront tenus de poursuivre leur programme de restrictions. Cela passera en particulier par un développement des déremboursements. Après l'instauration des franchises médicales, plus de deux cents médicaments sont en libre accès dans les officines, depuis cet été, pour favoriser l'automédication des Français. D'après l'Association des laboratoires pour une automédication responsable (Afipa), le marché de l'automédication, qui comprend à la fois les médicaments non remboursables et remboursables disponibles sans ordonnance, s'est développé de 4,4% en 2007 pour atteindre 1,9 milliard d'euros.
Produits de base - Chimie
Les pétrochimistes européens sont confrontés à un ENVIRONNEMENT extrêmement difficile sous la pression d'un double impact négatif. A celui causé par des niveaux historiquement élevés du prix du baril de pétrole s'ajoute l'effet pénalisant du bond du prix du naphta, l'une des principales matières premières utilisées par les pétrochimistes français et européens. La tonne de naphta a franchi la barre de 1000 dollars début 2008, soit 60% de plus que la moyenne sur 2007. Les acteurs cherchent à répercuter auprès de leurs clients l'envolée de leur facture énergétique par une augmentation de leurs prix. Ainsi, au cours des deux premiers mois de l'année, les prix des produits pétrochimiques ont progressé de 9% en Europe, selon les données du Cefic, l'organisme professionnel européen. Néanmoins ils éprouvent des difficultés croissantes à mener cette politique car ils craignent que leurs clients (fabricants d'emballages, de matériaux d'isolation pour le bâtiment, ou constructeurs automobiles) ne modifient durablement leurs approvisionnements pour limiter le poids des substances chimiques de leurs produits et réduire ainsi leurs coûts. Par conséquent, déjà pénalisées en 2007, les marges pétrochimiques risquent de se détériorer davantage ces prochains mois.