La Caisse d'Epargne a accusé une perte de 2 milliards d'euros en 2008, la première de l'histoire du groupe vieux de près de deux siècles, à cause de sa filiale Natixis et de manière plus générale de la crise financière, a-t-elle annoncé jeudi.
La perte atteint 2,015 milliards, alors que la banque avait dégagé un bénéfice de 1,367 milliard l'an passé.
"La crise financière a eu impact sur le groupe de 3,3 milliards d'euros", dont 1,3 milliard sont liés aux déboires de Natixis, sa filiale commune avec le groupe Banque Populaire avec lequel elle est engagée dans un processus de fusion.
"C'est un beau projet auquel je crois. Il est porteur d'avenir et de pérennité", a déclaré à ce sujet Bernard Comolet, le président démissionnaire du directoire de l'Ecureuil, lors d'une conférence de presse.
"Restaurer la confiance était devenu nécessaire en raison des pertes générées par Natixis et de l'accident de marché des Caisses d'Epargne qui nous ont tous profondément choqués", a-t-il plaidé.
Les opérations non autorisées d'un de ses traders au mois d'octobre se sont soldées pour la Caisse d'Epargne par une perte de 800 millions d'euros.
En outre, elle a dû déprécier en totalité l'écart d'acquisition affecté au métier banque de financement et d'investissement (BFI) de Natixis, soit une charge supplémentaire, de 700 millions d'euros.
Coup de grâce, des "ajustements sur portefeuilles financiers" lui ont coûté 1,2 milliard d?euros.
La Caisse d'Epargne "a très largement purgé les conséquences de la crise financière", a fait valoir M. Comolet, estimant que les résultats du groupe reflètent "un accident sur un corps sain plutôt qu'une maladie".
Malgré ce "contexte difficile, les 17 Caisses d?Epargne, coeur de l?activité du groupe", ont dégagé un bénéfice net de 918 millions d?euros.
Portée par la popularité du Livret A, la collecte d'épargne a connu une progression "historique" de 57%, tandis que les encours de crédit ont crû de 7,6%.
Alors que certains dirigeants du groupe n'ont pas caché ces derniers jours leur mécontentement face à la mainmise de l'Etat sur le projet, M. Comolet a expliqué, qu'au vu des pertes publiées, l'Ecureuil n'avait pas le choix.
"Je suis convaincu qu'aujourd'hui la meilleure solution pour notre maison est d'accepter l'aide de l'Etat et d'en assurer les contreparties", a-t-il dit. M. Comolet, qui a cédé jeudi son fauteuil à François Pérol, le secrétaire général adjoint de l'Elysée, a également salué la nomination de ce dernier, qui a assisté à la fin du conseil de surveillance de la banque.