TF1 a plongé de 14,52% à 6,63 euros hier, après avoir annoncé une prévision de chiffre d'affaires consolidé inférieure aux attentes. Evoquant un « contexte économique profondément perturbé », le groupe anticipe un recul de 9% de son activité, soit trois fois plus que prévu par les analystes. Le marché de la publicité TV a mal commencé l'année. Selon le bureau d'études Yacast, les recettes publicitaires brutes de TF1 ont reculé de 16% en janvier et celles de M6 de 8%.
Exane explique ce repli par des prix plus faibles et des publicités moins nombreuses et plus courtes. L'analyste met en cause l'ENVIRONNEMENT économique mais également l'attentisme des annonceurs à propos de l'impact de la nouvelle réglementation audiovisuelle sur le comportement des téléspectateurs.
Etant donné le modèle d'activité à base de coûts fixe des chaînes de télévision gratuite, les prévisions décevantes de ce matin ont conduit certains analystes à réduire fortement leurs prévisions de résultats pour TF1.
Ainsi, Fortis Bank anticipe désormais une baisse de 14% des revenus publicitaires de TF1 en 2009 contre -4% auparavant et de 2% du chiffre d'affaires des activités de diversification. Ce qui se traduit par un abaissement des prévisions de bénéfice par action de 33% à 0,50 euro pour 2009 et de 43% à 0,34 euro pour 2010.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Privatisée en 1987, TF1 est l'une des premières chaînes européennes en termes de parts d'audience. TF1 est diffusée en clair par voie hertzienne, par câble et par satellite. Le groupe édite également des chaînes thématiques (Eurosport, LCI, TV Breizh...). En 2006, TF1 a acquis 33,5% du groupe AB. TF1 est également un groupe de communication intégré avec des activités de diversification développées en SYNERGIE autour de son métier principal (édition et distribution de produits dérivés comme la vidéo, téléshopping...). TF1 continue de se diversifier et a acquis 1001listes en 2006, un site de listes de mariages en ligne. TF1 est détenue à hauteur de 42,9 % par le groupe Bouygues.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- TF1 bénéficie de son statut de première chaîne française, détenant plus de 50% du marché de la publicité TV.
- La chaîne dispose d'un portefeuille d'activités diversifiées et rentables. Le potentiel d'amélioration de la rentabilité des activités de diversification du groupe constitue d'ailleurs un levier de performance pour le groupe.
- Le groupe pourrait bénéficier de la révision de la loi sur l'audiovisuel, qui empêche un groupe de détenir plus de 49% d'une société de télévision, et d'une possible suppression de la publicité sur les chaînes publiques.
Les points faibles de la valeur
- TF1 est confrontée à un univers audiovisuel en profonde transformation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre.
- La rentabilité du groupe est très dépendante de la chaîne TF1 et de ses recettes publicitaires.
- La société doit faire face à une inflation du coût des programmes depuis ces dernières années. Son concurrent M6 y réalise des investissements significatifs.
- Sa présence à l'international reste faible et la chaîne n'a pas de projet majeur de croissance en dehors de ses métiers de base.
- Les analystes regrettent que la stratégie à moyen et à long termes reste floue.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Comme pour tous ses concurrents, la principale ressource de TF1 provient des recettes publicitaires (près de 60% du chiffre d'affaires). Celles-ci sont liées à la conjoncture économique et plus particulièrement à la consommation des ménages.
- Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs intéressants à suivre. Il faut également surveiller l'évolution du coût de la grille de programmes.
- TF1, qui a renoncé à ses ambitions dans la distribution de la télévision payante en France avec son désengagement de TPS, va devoir réinvestir le produit de la vente de TPS, soit dans les diversifications, soit dans la télévision à l'international.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Pour survivre, la presse écrite doit adopter un nouveau modèle économique. La diversification vers Internet est une opportunité mais les revenus sont bien moindres. Selon le cabinet de conseil en stratégie OC&C Strategy Consultants, la presse économique française subirait un surcoût d'environ 300 millions d'euros par an du fait de charges d'impression et de distribution plus élevés qu'ailleurs. Selon ces estimations, la presse écrite payante française devrait globalement être déficitaire en 2010-2011. Le nouveau président de la Fédération nationale de la presse française (FNPF) a émis un ensemble de propositions pour sortir de cette situation. La réduction des coûts de production y figure au premier rang. Des interventions de l'Etat sont également demandées notamment en égalisant le taux de TVA pour le support papier, qui bénéficie d'un taux réduit de 2,1%, et la presse écrite en ligne, pour laquelle la TVA s'élève à 19,6%.