Tous les géants technologiques ne sont pas égaux face à la crise. Moins de 2 jours après l'annonce par IBM d'une performance trimestrielle supérieure aux attentes, Microsoft a, lui, déçu les investisseurs. Son titre plonge de 8,15% à 17,80 dollars. Victime de la crise économique, le numéro un mondial des logiciels va supprimer 5 000 postes, soit 5% de ses effectifs, au cours des 18 prochains mois. Ces dernières semaines, les rumeurs évoquaient une « charrette » encore plus importante : 15 000 personnes. La firme fondée par Bill Gates souhaite ainsi économiser 1,5 milliard de dollars par an.
Recherche et développement, marketing, ventes, finances, service juridique, ressources humaines et informatique : les coupes vont concerner tous les services. 1400 emplois sont concernés dans l'immédiat.
Au second semestre, clos fin décembre, le groupe de Redmond (Washington) a dégagé un bénéfice net en baisse de 11% à 4,17 milliards de dollars, soit 47 cents par action. Le chiffre d'affaires a, lui, progressé de 2% à 16,63 milliards de dollars. Les analystes interrogés par Thomson Reuters étaient plus optimistes et visaient en moyenne un bénéfice par action de 49 cents et des ventes de 17,08 milliards de dollars.
« L'activité économique et les dépenses en technologies de l'information ont ralenti plus que prévu ce trimestre et nous avons agi rapidement pour réduire notre coût de structure et en atténuer l'impact, » a déclaré Chris Liddell, directeur financier de Microsoft. « Nous nous attendons à ce que l'incertitude économique persiste au cours du reste de l'exercice, ce qui devrait se traduire presque certainement par une baisse des ventes et des bénéfices sur la seconde partie de l'année », a-t-il ajouté. Plus précisément, Microsoft a mis en cause la faiblesse du marché du PC et l'attrait de plus en prononcé des consommateurs pour les « netbook ».
Enfin, le groupe a indiqué qu'il ne pouvait pas communiquer d'objectifs de chiffre d'affaires et de résultats pour les prochains trimestres en raison de l'incertitude actuelle.
(C.J)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Editeurs de logiciels
Le « Cloud Computing » modifie considérablement le modèle économique des éditeurs. Ce concept consiste pour l'entreprise à s'abonner à des services en ligne au lieu de conserver ses logiciels dans ses centres de données. Ce concept est assimilé au « Software as a Service » (SaaS) qui est très prisé par les entreprises car il leur permet de réduire significativement leurs coûts informatiques. Selon le cabinet américain Gartner, le SaaS devrait progresser de 27% entre 2007 et 2008. L'offre récemment lancée par Microsoft, nommée « Windows Azure », un accès en ligne à sa suite Office (qui contient les logiciels Word, Excel, Powerpoint et Exchange) va dans ce sens. Elle souligne la nécessité pour le leader mondial de s'adapter à la nouvelle donne alors que sa réussite a été basée sur un contrat de licence pour chaque utilisateur. Windows Azure devra se confronter aux offres développées par Google, Salesforce.com, Amazon, IBM et HP.