Take-Two s'enfonce de 25,35% à 9,01 dollars, les investisseurs sanctionnent impitoyablement les résultats et les perspectives décevants de l'éditeur de jeux vidéo. Le groupe a mis en cause la dégradation de la conjoncture économique, mais certains analystes s'interrogent sur la disparité entre ses prévisions et celles du consensus. Seule bonne nouvelle du jour, Take-Two a renouvelé pour trois ans le contrat le liant avec les principaux créatifs du studio Rockstar qui développe sa franchise la plus célèbre : «Grand Theft Auto».
Au quatrième trimestre, clos fin octobre, Take-Two a essuyé une perte nette de 15 millions de dollars, soit 20 cents par action, contre une perte de 7,1 millions de dollars, ou 10 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, Take Two a dégagé un bénéfice par action de 2 cents, ce qui est inférieur de 3 cents au consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a progressé de 10,5% à 23,34 millions de dollars.
L'éditeur de jeux vidéo a également échoué à l'épreuve des perspectives. Sur l'exercice en cours, Take-Two table sur un bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, compris entre 0 et 20 cents, qui intègre une perte de 70 à 80 cents par action au premier trimestre. Wall Street attendait un bénéfice par action de 2,10 dollars sur l'exercice, dont 22 cents sur les trois premiers mois.
Le chiffre d'affaires est, lui, attendu entre 1,1 et 1,25 milliard sur l'exercice, dont de 175 à 225 millions de dollars au premier trimestre. La prévision moyenne des analystes s'établissait à respectivement 1,54 milliard de dollar et 317,6 millions de dollars.
Strauss Zelnick président du groupe a déclaré que ses ventes pour la saison des fêtes, comme celles de ses concurrents, étaient inférieures aux attentes. «Les perspectives économiques sont profondément différentes de ce que quiconque pouvait anticiper l'été dernier, et même il y a seulement 45 jours. Nous avons donc réexaminé dans le détail NOS prévisions et nous les avons réduits significativement», a-t-il ajouté.
Il n'empêche, Barclays Capital, qui a abaissé de 15 à 8 dollars son objectif de cours sur la valeur pour une recommandation Pondération en ligne, s'étonne de l'amplitude de l'écart entre les objectifs communiqués par la société et le consensus. Pour sa part, Oddo souligne que la société se caractérise par un portefeuille très restreint, avec un seul jeu majeur, «Grand Theft Auto», et dispose donc d'une position concurrentielle « particulièrement faible ».
(C.J)
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Jeux vidéo
Les ventes de jeux vidéo ont sensiblement progressé aux Etats-Unis (+8%) et au Royaume-Uni (+15%) au troisième trimestre 2008. Néanmoins tous les acteurs n'affichent pas de bonnes perspectives. Activision Blizzard, désormais contrôlé par Videndi, a publié des résultats meilleurs que prévu, notamment avec un chiffre d'affaires supérieur de 25% au montant attendu pour son deuxième trimestre de son exercice fiscal clos en mars. Son activité est tirée par les jeux phares tels que Guitar Hero, Call of Duty et World of Warcraft. Le français Ubisoft se porte également très bien. Durant la première moitié de l'exercice 2008-2009, qui s'achèvera en mars, son chiffre d'affaires a bondi de 31,8%, à 344,5 millions d'euros et son bénéfice opérationnel courant a plus que triplé à 33 millions d'euros. Il bénéficie des très bonnes performances des jeux vidéo dits « casual », destinés aux personnes jouant occasionnellement. Par contre, le numéro deux mondial, Electronic Arts, traverse des difficultés : il a non seulement annoncé un ralentissement de ses ventes, le report du lancement de son jeu « Harry Potter », mais aussi la suppression de 6% de ses effectifs. Il cherche à économiser 50 millions de dollars par an. Il pourrait afficher des pertes pour l'exercice 2008-2009 clos fin mars car il pâtit d'une activité inférieure à ses attentes en Amérique du Nord et en Europe. Les ventes du jeu de THQ, « Wall-E », ont été décevantes. Le groupe a annoncé la fermeture de 5 studios de développement et la suppression de 250 emplois, soit 17% de ses effectifs de développement.