En repli de 4,69% à 58,79 euros, le titre du laboratoire pharmaceutique et chimique allemand Merck KGaA se traîne à l'avant-dernière place du DAX 30, l'indice phare de la Bourse de Francfort. Le titre a même chuté de plus de 9% ce matin, plombé par des mauvaises nouvelles. Confronté à une baisse violente de la demande, Merck KGaA s'est dit contraint de réduire la production dans certains de ses sites chimiques. Devant la gravité de la crise, il envisage de fermer temporairement plusieurs de ses sites de fabrication au cours du premier semestre 2009.
Selon le géant de la chimie allemande, 800 personnes travaillant en Allemagne, en Asie et aux Etats-Unis seraient concernées par ce plan de réduction de production et de coûts.
Le secteur de la chimie semble particulièrement touché en Allemagne. Lanxess, un autre groupe chimique, a également annoncé une réduction de sa production et des fermetures de site durant un temps.
Merck a déclaré que le retournement de la conjoncture et l'effondrement de la demande du secteur automobile avaient entraîné un "recul considérable" des commandes pour les produits de sa division cristaux liquides et pour ceux de son pôle pigments. Cette faiblesse de la branche cristaux liquides survient alors que le géant de l'électronique japonais Sony a présenté la semaine dernière un vaste plan de restructuration en raison notamment de la baisse des ventes de ses téléviseurs LCD.
En Europe, les français Rhodia et Arkema ont lancé ces derniers jours un avertissement sur résultats en raison de la violence du ralentissement économique. Sur la fin de l'année, Arkema adapte ainsi sa production au niveau actuel de la demande avec l'arrêt temporaire ou la réduction de production sur environ 40 sites dans le monde.
(P-J.L)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
Selon une étude menée par le BIPE (Bureau d'informations et de prévisions économiques), le plan de réduction des dépenses de santé mis en place par les autorités publiques en France sur la période 2005-2007 a dépassé les objectifs : les économies de 2,75 milliards d'euros, réalisées notamment grâce aux génériques, aux baisses de prix, aux réductions de remboursements et à une gestion plus stricte des médicaments en milieu hospitalier, sont bien supérieures aux 2,2 milliards d'euros escomptés. Le BIPE estime que, sur la période 2008-2012, pour éviter un taux de croissance des dépenses de médicaments compris entre 8% et 10%, les pouvoirs publics seront tenus de poursuivre leur programme de restrictions. Cela passera en particulier par un développement des déremboursements. Après l'instauration des franchises médicales, plus de deux cents médicaments sont en libre accès dans les officines, depuis cet été, pour favoriser l'automédication des Français. D'après l'Association des laboratoires pour une automédication responsable (Afipa), le marché de l'automédication, qui comprend à la fois les médicaments non remboursables et remboursables disponibles sans ordonnance, s'est développé de 4,4% en 2007 pour atteindre 1,9 milliard d'euros.