Les pétrolières ont été à particulièrement sanctionnées vendredi dernier. Dans le sillage du repli du brut, Total a plongé de 8,8%. En une semaine, la quatrième compagnie pétrolière mondiale a vu sa capitalisation boursière fondre de près de 13%. Mercredi, les marchés avaient accueilli sans enthousiasme une rumeur selon laquelle la major envisageait de lancer une offre amicale de plus de 16 milliards de dollars canadiens sur le groupe canadien Nexen. Les investisseurs ont jugé le prix de l'offre évoqué par la presse trop élevé alors que le baril de pétrole n'en finit plus de dégringole
Du côté des valeurs parapétrolières, CGG Veritas a cédé 24,8% sur la semaine, Technip 23,5% et Vallourec 11,4%. Au-delà de la baisse actuelle du brut, le secteur des services pétroliers est pénalisé par le profit warning lancé mercredi dernier par Schlumberger, le numéro un mondial du secteur.
Le groupe franco-américain Schlumberger a terminé la semaine sur une perte de 23,4% après avoir lancé un avertissement sur ses résultats 2008. Le numéro un mondial des services pétroliers a confirmé les craintes des spécialistes du secteur. En provoquant une chute vertigineuse des cours du pétrole, la dégradation de l'économie des pays développés a contraint les compagnies pétrolières à repousser, voire annuler leurs projets d'investissements.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Total est l'une des toutes premières compagnies pétrolières et gazières internationales. Ses activités s'exercent dans plus de 100 pays et couvrent toute la chaîne de l'industrie pétrolière, depuis l'amont (exploration, développement et production de pétrole et de gaz), jusqu'à l'aval (raffinage et distribution des produits pétroliers et commerce international de pétrole brut et de produits). Le quart du chiffre d'affaires du groupe est réalisé en France. Christophe de Margerie a remplacé Thierry Desmarest à la tête du groupe dès le 14 février 2007.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Le " modèle " opérationnel et financier du groupe offre de la visibilité aux investisseurs.
- Le groupe bénéficie d'une structure financière solide.
- Les actionnaires sont bien traités par le groupe tant en termes de dividendes que de rachats d'actions.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe est sensible à l'évolution du dollar, lequel est la devise de facturation sur le marché du pétrole. Total est la seule major à publier ses comptes en euros.
- Par rapport aux trois plus importantes sociétés du secteur Exxon, BP, Royal Dutch, la société souffre d'un manque de taille et de diversification géographique.
- Le secteur amont de l'exploration-production n'a pas affiché de bons résultats courant 2006, réalisant de faibles marges. Il faudra s-rement attendre l'HORIZON 2008 pour que le niveau de la production repasse au dessus de celui de 2004. Total anticipe une production en croissance de 4% par an pour 2006/2010.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Le cours du titre fluctue en fonction de l'évolution à moyen terme du prix du baril de pétrole et du gaz. En effet, d'une manière générale, les perspectives du secteur pétrolier, tant en amont (exploration et production) qu'en aval (raffinage et distribution), dépendent de l'évolution du cours moyen du pétrole brut.
- Les tensions géopolitiques susceptibles d'entraîner des perturbations de la production, ou encore le niveau des réserves stratégiques détenues par les pays consommateurs sont à surveiller.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), construit en 2005, relie la mer Caspienne à la Méditerranée. Il traverse le territoire géorgien, par lequel un tiers du pétrole de la mer Caspienne transite. Cet oléoduc permet aux pays de l'Union Européenne (UE) de réduire leur dépendance énergétique par rapport à la Russie. En effet, jusqu'à la construction du BTC, la plus grande partie du pétrole d'Asie centrale à destination de l'Europe transitait par ce pays. La Russie continue néanmoins de représenter un des principaux fournisseurs de l'UE (le quart de ses besoins en gaz et pétrole). Le récent conflit armé entre la Russie et la Géorgie, a mis en lumière l'instabilité politique de la Géorgie et ses dangers pour la sécurité énergétique de l'UE. Durant le conflit, les attaques de la Russie sont passées près de l'oléoduc BTC, soulignant la volonté des autorités russes de reprendre en main le contrôle de l'approvisionnement en gaz et pétrole en Europe.