La compagnie aérienne irlandaise Ryanair (- 1,45% à 2,88 euros) a annoncé une nouvelle offre de rachat sur sa compatriote Aer Lingus au prix de 1,40 euro par action. L'an dernier, déjà, la compagnie à bas coûts avait tenté de prendre le contrôle de son concurrent, sans succès. Ryanair s'était alors heurtée à une ferme opposition du gouvernement irlandais et des pouvoirs publics européens. Le transporteur irlandais espère pourtant que cette nouvelle offre, entièrement libellée en numéraire, recevra un meilleur accueil que la précédente.
Elle représente une prime de 28% par rapport au cours de clôture moyen des trente derniers jours, et valorise sa proie à 748 millions d'euros, soit moitié moins que le prix de l'offre précédente. Ryanair vante les mérites de l'opération, qui donnerait naissance à «un groupe irlandais solide de propriété commune», où les deux compagnies «opéreront en tant qu'entités séparées, avec des marques distinctes, préservant ainsi les meilleures caractéristiques de chacune».
Une opinion que sa proie ne semble pas partager pour l'instant : Aer Lingus a appelé ses actionnaires à ne rien faire dans l'immédiat après l'annonce de la nouvelle offre de Ryanair. La botte secrète de Ryanair, pour faire accepter cette nouvelle offre par les salariés et le gouvernement, après avoir essuyé un refus l'année dernière, réside dans sa volonté de créer de nouveaux emplois.
Alors qu'Aer Lingus a supprimé des postes ces deux dernières années, son prédateur affirme avoir l'intention de créer un millier d'emplois en doublant la taille de la flotte long-courrier. Quant au refus de Bruxelles, Ryanair espère que les experts de la Commission seront moins réticents au projet après la récente vague de plans d'aide et de fusions qu'a connue le secteur ces derniers mois.