Rien ne semble vouloir freiner la chute de l'automobile. Les immatriculations de voitures particulières sur le marché français ont chuté de 14% en novembre par rapport à novembre 2007 en données brutes et de 5% à nombre de jours ouvrables comparable, a annoncé le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). "Le marché français a été rattrapé par la crise financière", a souligné François Roudier, porte-parole du CCFA, cité par l'AFP. "Les nouveaux modèles plaisent bien, mais il y a un problème de marché lié à la crise du crédit", a-t-il estimé.
Résultat de cette débâcle, le marché automobile français ne progresse plus que de 0,8% depuis le début de l'année. Renault tire toutefois son épingle du jeu avec une hausse de 2,3% le mois dernier, soutenu par les ventes de la filiale roumaine Dacia qui ont bondi de 13,9% à 3 845 unités. En revanche, le groupe PSA paye un lourd tribut. La marque Peugeot plonge de 19,8% à 21 994 unités tandis que Citroên recule de 14% à 20.789 unités.
Enfin, les marques étrangères sont elles aussi en chute libre : -40,3% pour GM Europe, - 47,8% pour Hyundai, -25% pour BMW ou encore – 26,6% pour Mercedes.
La situation est encore plus catastrophique outre-Atlantique. Les "Big Three" de l'automobile américaine doivent présenter d'ici demain "un plan de restructuration crédible" pour que le Congrès examine l'enveloppe de 25 milliards de dollars qu'ils réclament. General Motors a notamment réuni son conseil d'administration hier, tandis que Chrysler a souligné être "en train de mettre la dernière main à son plan initial". De son côté, Ford n'a pas voulu indiquer quand se réuniraient les représentants du groupe. Les dirigeants des constructeurs automobiles en grande difficulté avaient essuyé de vives critiques de la part du gouvernement américain le mois dernier après s'être rendus au Congrès à bord de jets privés.
Rappelons qu'il y a deux semaines, Carlos Ghosn s'était montré très alarmiste. Le ralentissement du marché automobile mondial montre que "nous sommes bien en territoire inconnu", avait déclaré le président de Renault-Nissan, en indiquant que la priorité à court terme était "d'éviter de consommer de la trésorerie". Le dirigeant avait ajouté qu'il était impossible de prévoir quand la demande remonterait.
M-L.H.