La banque allemande Hypo Real Estate (- 1,55% à 3,17 euros) a annoncé que ses besoins de liquidités d'ici à la fin de l'année dépasseront probablement les 50 milliards d'euros qu'elle a reçu au titre de son plan de sauvetage. «A la fin 2008, le besoin de Hypo Real Estate en liquidités sera sans doute supérieur aux 50 milliards d'euros qui ont été fournis par un syndicat du secteur financier allemand et la Bundesbank avec la participation du gouvernement fédéral», a indiqué le groupe.
La banque, qui a récemment évité la faillite grâce à un plan de sauvetage piloté par Berlin, pourrait donc réclamer de nouveaux fonds publics sous peu. Un tel scénario serait notamment envisageable, selon HRE, en cas de poursuite des dysfonctionnements observés sur le marché interbancaire.
Dans un communiqué, l'établissement spécialisé dans le crédit immobilier a ajouté s'attendre à enregistrer de «lourdes charges» en 2009 après trois premiers trimestres catastrophiques pour l'année 2008. HRE, qui avait frôlé la faillite il y a peu, a dit tabler sur un résultat 2008 «fortement négatif» après une perte nette au troisième trimestre de 3,052 milliards d'euros, en ligne avec les prévisions. Le groupe a précisé qu'il n'entendait pas verser de dividende à ses actionnaires au titre de 2008, ni au titre de 2009.
La situation n'est pas plus reluisante du côté de la banque publique allemande KfW, qui a affiché une perte de 1,8 milliard d'euros sur les trois premiers trimestres de 2008. L'établissement explique cette perte par «l'aggravation de la crise sur les marchés financiers». L'explication de cette perte colossale est également à chercher du côté de la décision de KfW de sauver l'institut privé IKB. Une opération qui aura coûté 1,1 milliard d'euros et des dépréciations de 1,6 milliard d'euros sur son portefeuille de titres. Il faut ajouter à cela le versement de 300 millions d'euros à Lehman Brothers le jour même du dépôt de bilan de la banque américaine. Une erreur incompréhensible, qui a entraîné l'ouverture d'une enquête et a contraint au départ trois dirigeants de la banque.