Steria a réalisé un chiffre d'affaires de 427,7 millions d'euros et une croissance organique de 3,9% au troisième trimestre. Elle s'était élevée à -0,3% au premier trimestre et à -0,6% au deuxième trimestre. «Ce rebond touche aussi bien les activités de conseil et d'intégration de systèmes (+4,9% à comparer à -0,4% sur le premier semestre) que les activités d'infogérance et de business process outsourcing (+2,3% à comparer à -0,7% sur le premier semestre)», a souligné la SSII.
Toutes les zones géographiques sont en croissance organique. En France, après trois trimestres consécutifs de croissance négative, la croissance organique a rebondi à 5,1%. «L'activité a notamment profité d'un retour à la croissance de l'intégration de systèmes», a précisé Steria.
Quant au Royaume-Uni, principale zone d'activité du groupe, la croissance organique a rebondi à +1,9%,
Steria, qui avait lancé un profit warning fin octobre, anticipe une marge opérationnelle de 7,5% sur l'exercice 2008 et est confiant dans le respect de ses covenants bancaires.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Steria est une société de services informatiques spécialisée dans l'intégration de systèmes et l'infogérance. Elle intervient dans les principaux secteurs de l'économie (administrations et institutions publiques, banque et assurance, industrie/ énergie/ transport et télécommunications), et se place aujourd'hui parmi les dix premières sociétés de services informatiques en Europe. Stéria réalise plus de 80 % de son chiffre d'affaires entre la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- L'acquisition de Xansa pour 472 millions de livres est jugée positivement d'un point de vue industriel. La SSII se renforce ainsi dans le BPO (externalisation des processus métiers) et prend possession d'une plate-forme offshore, employant 5000 personnes en Inde.
- Le positionnement de Steria est relativement défensif. En 2008, la société devrait réaliser 55% de son chiffre d'affaires dans l'infogérance et le BPO, où la récurrence des revenus est forte. Par ailleurs son premier domaine d'activité est le secteur public, moins sensible à la conjoncture économique.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe est confronté aux risques d'intégration de Xansa, dont l'acquisition a été annoncée fin juillet 2007.
- L'opération a été financée à hauteur de 50% par une augmentation de capital et une émission d'obligations convertibles, ce qui a un impact dilutif.
- Certaines filiales étrangères, notamment en Espagne et dans les pays scandinaves, n'ont pas atteint la taille critique.
- Si Steria n'est pas exposé au dollar, il est en revanche sensible à la parité livre/euro.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Il est important de surveiller de près l'évolution de la politique d'investissement des grands clients du groupe afin d'appréhender la tendance du marché. Il convient notamment de s'assurer de la bonne résistance de l'activité infogérance et de suivre les contrats dans ce domaine.
- En outre, dans une SSII, l'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants. Ainsi, particulièrement en période difficile, le taux d'intercontrat est à surveiller. Un taux élevé pèse en effet sur la rentabilité des sociétés. Dans un ENVIRONNEMENT économique perturbé, la capacité des SSII à conserver leur clientèle en période de référencement et à faire face aux pressions tarifaires est également importante.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Les avis divergent sur les perspectives des SSII françaises. Certains analystes annoncent une détérioration prochaine des performances. Cette tendance est confirmée par l'étude menée par l'institut américain Forrester Research, selon laquelle 43% des grands clients nord-américains et européens ont déjà réduit leurs budgets en technologies de l'information cette année. Le cabinet d'études ne prévoit plus que 2,8% de croissance pour le marché cette année, contre 4,6% précédemment. Par contre, selon le président du Syntec Informatique (le syndicat professionnel de la branche), il n'y aura pas de ralentissement cette année. La croissance du secteur devrait être comprise entre 5% et 7%. Sur 2009, le premier trimestre devrait être actif grâce aux facturations des commandes de 2008.